CONNEXION - Mon Compte - Panier
Centre Astrologique
Mariella MADONNA

Portrait astral

Recevez gratuitement votre portrait astral.
MON PORTRAIT GRATUIT

Que dit la Lune dans votre signe?

Cliquez sur l'image pour le savoir.

Suivez-moi

Contactez votre astrologue
MARIELLA MADONNA
au 04 97 06 71 28 ou utilisez notre fomulaire de contact en cliquant sur ce lien :
Contact


Retrouvez-moi sur Google :

Trouvez un emploi à Paris :

Quest-ce que l’astrologie ?

 

Pour beaucoup, l'astrologie c'est l'horoscope du journal, les prévisions de Nostradamus, lorsqu'elle n'est pas confondue avec des pratiques telles que la voyance, le tirage des cartes, la boule de cristal... En réalité, nul ne sait exactement à quand remonte l'astrologie: parmi les plus anciennes traces de culture écrite, qui nous viennent des fouilles de la ville d'UR en Chaldée et datent de 5000 ans avant J. C, des tablettes retracent des mouvements de planètes parmi les étoiles. Durant des siècles, l'astrologie et l'astronomie ne furent qu'une seule et même science, enseignée dans les universités.

Théologiens, papes (Plotin, Bacon, Jules II, Léon X, Paul III) et scientifiques d'illustre mémoire (Kleper et Newton entre autres) la pratiquèrent quotidiennement. Elle connut des fortunes diverses, tantôt officielle, tantôt rejetée. De nos jours elle semble revenir à la mode, malheureusement bien davantage à cause d'une réputation "magique" de prédiction qu'en raison d'une étude sérieuse de ses possibilités.

En réalité, l'astrologie est d'abord un langage. Comme l'indique l'étymologie grecque, il s'agit d'un discours (logos) sur les astres. S'il s'agissait d'art divinatoire, on  dirait" astromancie (du grec manceia: divination), de même que l'on dit cartomancie ou chiromancie Puisqu'il s'agit d'un langage, quel est A la base, une phrase d'Hermès.

Trismégiste "ce qui est en bas est comme ce qui est en haut". L'homme, infiniment petit, ressent l'infiniment grand. En découle le postulat de l'astrologie qui n’a pas changé depuis des millénaires: l'homme, lors de son arrivée sur terre se trouve influencé par un certain nombre de facteurs, dont l'hérédité, la race, l'environnement culturel, mais il est aussi imprégné par son environnement cosmique, c'est-à-dire par la position planètes du système solaire à ce mon donné.

Le calcul, conforme aux données astronomiques, de la position des planètes, sorte d'instantané du ciel ai moment de la naissance, constitue le "thème astral" qui comporte les éléments suivants:

Les douze signes du zodiaque qui se partage, tous les trente degrés, une bande de ciel inclinée de 23°sur l'équateur céleste, scientifiquement appelé écliptique :

 

Bélier

Taureau

Gémeaux

Cancer

Lion

Vierge

Balance

Scorpion

Sagittaire

Capricorne

Verseau

Poissons

Dix planètes, qui font le tour de ce cercle à des allures variées (de28 jours pour la Lune à 247 ans pour Pluton); la position de ces planètes est calculée selon notre angle de vision depuis la

Terre, puisque c'est elle qui nous porte.

Temps de révolution des planètes autour du soleil

Mercure : 88 jours

Vénus : 225 jours

Mars :  1 an et 322 jours

Jupiter : 11 ans et 315 jours

Saturne : 29 ans et l67jours

Uranus : 84 ans et 7 jours

Neptune : 164 ans et 280 jours

Pluton : 248 ans et 157 jours

Terre :  l an 27 jours .7h 43 mn

Lune autour de la terre

Enfin douze Maisons ou secteurs, qui se partagent horizontalement la sphère terrestre, et dont la position se calcule en fonction de l'heure et du lieu de la naissance. La première de ces Maisons est l'ascendant (AS), degré du cercle zodiacal qui se lève à l'horizon au moment de la naissance.

Chacun de ces facteurs est riche de significations symboliques. L’attribution de ces symboles,

très probablement empirique, voit ses origines se perdre dans la nuit des temps et la tradition mythologique y entre pour une grande part. C’est ainsi que la planète Mercure est en analogie  avec le Dieu du même nom et possède ses attributs :

Intelligence, raisonnement, communication etc.

Une science humaine rigoureuse et complexe :

Le montage d'un thème astral se fait selon des règles très rigoureuses et nécessite un ensemble de calculs purement mathématiques à partir:

- Des éphémérides de l'année concernée. Celles-ci donnent la position des planètes (longitude, latitude, déclinaison), l'indication du temps sidéral (fonction de la rotation de la Terre et du mouvement apparent des étoiles),  les "nœuds lunaires"(point d'intersection de l'orbite lunaire avec le plan de l'écliptique), les dates des éclipses, les quartiers de la Lune, la date et l'heure d'entrée des planètes dans les signes;

- De la "table des Maisons", donnant la position des '12 Maisons en fonction de la latitude.

- D'un" traité de l'heure", indiquant les longitudes, latitudes et fuseaux horaires des lieux de naissance.

L'astrologue se trouve alors en face d'un assemblage unique des éléments qui vont servir à son interprétation. Il doit en faire la synthèse, en dégager les points forts, les faiblesses, les nuances, les possibilités. La qualité, la profondeur de ses connaissances, mais aussi son sens

psychologique et son intuition lui permettront de formuler un diagnostic, mettant en lumière les traits de personnalité particuliers à la personne qu'il a en face de lui; traits dont parfois celle-ci n'a pas conscience. Mais nos conditionnements héréditaires et sociaux existent et nous influencent tout comme notre environnement culturel. L'astrologue, dans sa recherche, tient compte de tout cela.

Et la prévision?

Si elle n'est pas prédictive, l'astrologie peut être prévisionnelle: elle indique non seulement le potentiel d'un individu mais aussi les périodes marquantes - passées ou à venir- de son existence, où certaines de ses capacités, de ses désirs, de ses craintes se trouvent en quelque sorte actualisées. En effet, si le thème astral de naissance est fixé une fois pour toutes, les planètes continuent à tourner. A certains moments, mathématiquement prévisibles, elles mettent en valeur des points sensibles du thème astral. Il s'agit en bref d'une comparaison entre le thème astral de naissance et l'état du ciel à un autre moment. Ainsi l'astrologie nous permet-elle de mieux nous connaître, mais aussi de nous projeter• dans l'avenir. II nous arrive ce que nous sommes.

Sommes-nous donc déterminés et quelle est la part de notre libre-arbitre ? Avec un minimum de réflexion, nous devons admettre qu'un être humain, dès sa naissance, se trouve conditionné par des facteurs qui n'ont rien à voir avec l'astrologie: sommes-nous libres de naître blancs, noirs ou jaunes, dans une ferme, un château ou une H. L. M, de parents riches ou pauvres, intellectuels, fonctionnaires ou commerçants? Interviennent également l'époque, le climat, et par-dessus tout l'hérédité. L'état du ciel, qui nous imprègne au moment de notre naissance, y rajoute un conditionnement supplémentaire. Notre libre-arbitre consiste justement à nous élever au-dessus de ces conditionnements en les connaissant et en nous connaissant, pour mieux nous en libérer. "Les astres inclinent, mais ne déterminent pas"; et  surtout" le sage domine les astres". Une meilleure connaissance de soi, la recherche d'une certaine sagesse abolissent la notion de fatalité.

Approche générale de l’interprétation :

 Nous ne nous étendrons pas sur la première phase, purement technique, qui consiste à "monter" un thème. Le lieu, la date et l'heure de naissance de la personne concernée étant connus, les principales étapes sont:

- La "domification" ou calcul des Maisons, qui s'effectue à partir de la latitude et de la longitude du lieu de naissance et de l'heure de naissance (l'heure "légale" du pays considéré devant être convertie en heure de Greenwich, puis en heure locale, afin d'obtenir le "temps sidéral de naissance").

- Le positionnement des planètes qui s'obtient, à l'aide des éphémérides et d'une table de logarithmes, en calculant le pas de la planète (distance en degrés parcourue par la planète en 24 heures), puis la distance parcourue par la planète entre O h et l'heure de naissance. L'interprétation d'un thème natal s'appuie sur des bases techniques et symboliques. Il serait tentant de mettre bout à bout toutes les significations obtenues: le résultat serait complètement fumeux et surtout très fragmentaire.

L'interprétation d'un thème passe trois phases qui ont chacune Son importance :

La première est cette accumulation de données toutes faites. La synthèse est impossible et l'interprétation n'a rien de spécifique' rien d'individuel.

La seconde phase : permet d'éviter le piège de la "fragmentation" en fournissant une

ligne d'interprétation, un échelonnement des valeurs qui permet la synthèse et aussi la compréhension détaillée des principaux points de la personnalité. On peut s'arrêter là, avec un bon outil qui laissera peu de zones du thème inexplorées.

Pourtant cette phase doit être dépassée pour arriver à la troisième, celle des professionnels qui se sont construit une méthode d'interprétation en accord avec les bases de l'astrologie, mais enrichie de leur expérience propre et de leur personnalité.

La répartition des planètes :

 L'étude de la répartition des planètes (le Soleil, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune et Pluton ainsi que la Lune) dans le thème« astral est avec la recherche de la dominante, la première opération nécessaire à l'interprétation, li s'agit de déterminer si une des zones du cercle, orienté en fonction de la position des Maisons; domine sur les autres

Ainsi, une répartition des planètes au-dessus de l'horizon, signe un être qui a besoin de s'extérioriser, de se réaliser publiquement. Il cherche à attirer l'attention sur lui en donnant une importance considérable à son "apparence". Dans certains cas, cette répartition indique un manque de racines ou un refus de celles-ci.  Si au contraire la majorité des planètes est.au dessous de la ligne d'horizon, nous avons affaire à quelqu'un qui accorde davantage d'importance à sa vie intérieure et privée.

Le monde extérieur représente à ses yeux un univers de conflit qu'il cherche à éviter. L'être est attaché à ses racines, à son passé, à son intimité. Il possède une grande résistance aux idéologies mais peut être influencé par son entourage familial.

Lorsque la majorité des planètes est située dans la zone Est du thème, à gauche du méridien, la personne est avant tout préoccupée d'elle-même, (dans le cas où les planètes sont regroupées autour de l'Ascendant, il peut s'agir d'égocentrisme). Foncièrement indépendante, c'est en elle et dans ses, propres expériences qu'elle cherche ses points de référence et elle ne sacrifie rien de ses projets aux autres. Elle peut souffrir d'une impression de "distance" avec l'entourage et d'incompréhension. Elle est plutôt introvertie. Si au contraire les planètes se trouvent plutôt dans la zone Ouest, à droite du Méridien, l'être accorde une grande importance aux autres. C'est par rapport à eux qu'il cherche à s'affirmer, c'est sur eux qu'il désire exercer un pouvoir, c'est en eux qu'il cherche son équilibre. D'où une certaine forme de dépendance, l'attitude d'autrui ayant fatalement une répercussion sur cet individu. II est sociable, extraverti, apte à la communication.

Cette répartition se rencontre fréquemment chez les êtres dont la situation est fonction d'un public. Bien entendu, cette approche est indissociable de l'étude de la dominante, qui viendra en confirmer ou en nuancer les conclusions. Par exemple, un Saturne dominant amplifiera une introversion mais diminuera l'extraversion; un Jupiter dominant aura l'effet strictement inverse. Dans ces thèmes, il est probable que la personnalité sera le cadre de conflits intérieurs. Il est aussi des cas où les planètes sont réparties très régulièrement autour du thème.

Cela évoque plusieurs conclusions: soit les possibilités du sujet sont plus étendues et il est capable d'un meilleur équilibre; soit il lui est plus difficile de faire des choix, de s'orienter, compte-tenu de sot grand nombre de possibilités. Au contraire, lorsque toutes les planètes sont incluses dans un secteur du Zodiaque inférieur à 1200, toute l'existence du sujet est fondée sur un champ à la fois étroit intense de motivations. Il parvient presque toujours à ses fins car il est souvent animé d'une volonté acharnée. Il est communément admis qu'il est préférable d'avoir un thème où les planètes sont réparties de façon relativement régulière; tout "amas" pesant particulièrement sur une zone de Thème provoquant un déséquilibre comme une balance dont un seul des plateaux est chargé. Dans ce cas, il appartient à l'intéressé de créer cet équilibre et de charger le plateau vide.

Etude de la planète dominante :

La dominante est la planète qui, de par sa position "angulaire", est la plus importante dans le thème natal. Angulaire signifie conjointe à l'un des 4 angles (ou points cardinaux) du thème Ascendant (est); Milieu du ciel (sud); Descendant (ouest); Fond du ci (nord). Les angularités les plus importantes sont celles qui relient une planète à l'Ascendant ou au Milieu du ciel: dans le premier cas, la dominante jouera essentiellement sur le tempérament du sujet; dans le second, sur son existence, sa façon de la mener de la concevoir. De même qu'un être peut très bien avoir plusieurs Dominantes, il peut également ne pas trouver spécialement marqué par une planète. Lorsqu'une dominante est particulièrement difficile à définir, il vaut mieux interpréter le thème sans e tenir compte.

La personne marquée par une dominante solaire a de l'assurance et du rayonnement. Elle est sincère, loyale, courageuse, ambitieuse et désintéressé Ses sentiments sont empreints de noblesse et de générosité.

- La Lune en tant que planète dominante indique une personne qui vit au rythme de ses sensations, de ses impressions, de ses humeurs. Elle est dépendante, réceptive, peu active, imaginative, attachée à l'enfance à sa famille, à ses souvenirs. Le lunaire est souvent instable et très impressionnable

- Mercure comme planète dominante régit un être curieux, ouvert, éclectique dans ses choix et ses goûts. Son activité est essentiellement mentale et aime à s'exprimer par la parole ou par les écrits. Ses défauts peuvent être l'éparpillement, la superficialité et le manque de scrupules. Sa force, qui peut en état d'exagération devenir une faiblesse, est de demeurer longtemps au stade de l'adolescence.

-Vénus : La personne marquée par une dominante vénusienne vit au rythme de ses sentiments et de ses sensations. L'affectivité tient dans sa vie une place prépondérante; elle a d'ailleurs besoin de plaire, de séduire, de se reconnaître dans le regard de l'autre. Attirée par toutes les formes d'art; elle aime la beauté, le confort, la facilité.

- Mars en tant que planète dominante, désigne une personne qui aime se dépenser et agir, est impatiente, impulsive, parfois imprudente mais courageuse et qu'une vie sans combat ennuie.

- Jupiter en tant que planète dominante désigne une personne sociable et avenante, qui aime les plaisirs concrets, se montre volontiers autoritaire, parfois envahissante mais avec bienveillance. Epicurienne, elle en impose par son assurance et sa confiance en soi; son défaut est souvent une tendance à ne pas connaître de limites à son expansion.

- Saturne : La personne marquée par une dominante Saturnienne agit lentement et réfléchit beaucoup. Elle refuse les compromis comme l'imprudence, a un sens du devoir qui étouffe parfois ses plus légitimes désirs et la pousse à de douloureux renoncements. Elle est réservée, rigide, d'un abord souvent froid et intimidant, extraordinairement persévérante, et va jusqu'au bout de ses entreprises.

-Uranus : La personne marquée par une dominante uranienne est individualiste et fréquemment originale. Elle aime se distinguer, se différencier et se rebelle lorsqu'on cherche à l'influencer ou  l'enfermer dans un système. Son comportement et sa façon de s'exprimer sont très personnels, voire marginaux.

- Neptune : La personne marquée par une dominante neptunienne agit selon son inspiration. Intensément réceptive, aux bons courants comme aux mauvais, elle a besoin d'avoir foi en quelque chose et se montre parfois mystique. Elle se crée volontiers un mode à part, aime s'éloigner, s'évader du réel. Elle est parfois fragile sur le plan psychique.

- Pluton comme planète dominante désigne une personne orgueilleuse qui ne se fie qu'à elle-même et cultive avec soin ses différences. Son pouvoir de régénération est intense mais elle ne contrôle pas toujours ses forces, a du mal à se situer par rapport aux autres et devient un mystère pour elle-même.

La confrontation de la répartition des planètes à la dominante va nuancer, confirmer et dans certains cas infirmer (ce qui indiquera une forte contradiction au sein de la personnalité) la première analyse.

Le dégagement des structures :

Cette opération va permettre d'interpréter les facettes principales de la personnalité sans les dissocier du reste du thème. A chaque planète est attribué un secteur psychologique, parfois deux. • Structure psychologique : Soleil et Lune. L'étude de ces facteurs fournira un éclaircissement sur le "senti" du sujet par rapport aux images paternelles et maternelles -en tout cas familiales- qui ont marqué son enfance. Il apparaîtra aussi la façon dont la personne se situe, dans son sexe et par rapport à l'autre sexe.

  • Structure intellectuelle (intelligence et raisonnement): Mercure
  • Structure affective: Vénus
  • Structure active: Mars

Dans chaque cas, la structure en cause sera étudiée en fonction de la planète en Signe, en Maison, et des "aspects" qu'elle forme avec les autres planètes. Un "aspect planétaire" est la distance angulaire entre deux planètes, telles quelles sont proportionnées dans le Thème astral.

D'après la tradition, les planètes concernées s'influencent réciproquement et voient leur signification propre se moduler et se colorer différemment suivant le rapport qu'elles ont avec les autres, tout comme un individu dont les caractéristiques se modifient en fonction des personnes qu'il côtoie.

Il existe deux sortes d'aspects:

Les aspects majeurs, qui font systématiquement partie de l'interprétation du thème astral et les aspects mineurs qui, comme leur nom l'indique, jouent un rôle moins important. Les aspects constituent l'un des domaines les plus complexes et probablement les plus riches de l'astrologie, qui réclamerait une étude longue et détaillée. Nous nous bornerons donc ici à une énumération des aspects majeurs:

- Deux planètes sont en conjonction lorsqu'elles se trouvent à la même longitude du cercle zodiacal, avec pour orbite possible +10° ou – 10°.

- Elles sont en opposition lorsqu'elles sont situées à l'opposé l'une de l'autre sur le cercle zodiacal, c'est-à-dire à 180° avec pour orbite + 10 ° ou -10°.

- Le carré relie deux planètes situées 90° l'une de l'autre avec pour orbe possible + ou  – 7°.

- Le trigone est un aspect reliant deux planètes situées à 120° l'une de l'autre, avec pour orbe possible + ou – 7°

- Le sextile relie deux planètes situé à 60° l'une de l'autre, avec pour orbe possible + ou – 5°.

L'astrologie selon les pays et les écoles :

De nombreuses régions du monde ont développé des théories et "systèmes" astrologiques: on peut citer l'astrologie arabe, héritée de la civilisation gréco-romaine, et qui eut à travers l'Espagne une influence profonde sur un certain nombre de philosophes médiévaux et notamment Albert Le Grand, Maître de Saint Thomas d'Aquin. Mais aussi les astrologues Aztèque, Celtique, Hébraïque, et surtout les astrologies chinoise et hindoue. La première remonte semble-t-il à plus de 2600 ans avant notre ère et, malgré certaines convergences psychologiques fortuites entre les signes chinois et les signes occidentaux, il s'agit de deux démarches strictement parallèles.

L'Inde pratique depuis des siècles une technique divinatoire fondée sur l'observation des corps célestes et de leurs positions respectives. Les origines de cette astrologie demeurent fort obscures et l'astrologie hindoue est étroitement liée aux conceptions mystiques de l'hindouisme, et notamment aux notions de Karma et de réincarnation. Elle est d'une incroyable complexité, intégrant un nombre considérable d'éléments et de calculs. Mais surtout, elle exerce dans la société indienne une influence considérable et intervient dans tous les aspects de la vie quotidienne, de la naissance à la mort.

Mais nous sommes plus directement concernés par les écoles ou doctrines, traditionnelles ou récentes, qui coexistent en Occident, et autour desquelles se regroupent la plupart des astrologues.

  • L'école traditionnelle :

De moins en moins pratiquée, s'en tient aux notions de base formulées par Ptolémée et reprises au moyen-âge et à la renaissance. Elle se fonde sur des données périmées et sur une typologie assez rudimentaire. Cette forme d'astrologie s'oriente fréquemment vers l'occultisme et des considérations spiritualistes qui l'apparentent davantage à une sorte de théologie qu'à une investigation rigoureuse. C'est surtout à partir de l'entre-deux guerres que certains chercheurs se sont insurgés contre cette démarche pour se tourner vers une astrologie plus rationnelle et orientée vers les problèmes humains. Bien que de nombreuses écoles restent marquées par la pensée traditionnaliste, plusieurs courants se sont développés, dont les principaux sont:

  • L'école spiritualiste :

La plupart des grands courants spiritualistes de notre époque, formés en marge des institutions religieuses officielles et des églises reconnues, se sont penchés sur l'astrologie, croyant généralement y découvrir une vérification expérimentale de leurs thèses. Les mouvements rosicruciens sont probablement ceux qui ont le plus investi dans cette étude. Les rosicruciens de l'A. M. O. R. C. notamment et ont élaboré des méthodes d'interprétation astrologique qui s'écartent sensiblement des pratiques les plus courantes et qui sont étroitement liées à la doctrine de la réincarnation et des vies successives.

  • L'école d'astrologie humaniste :

Instigateur de l'astrologie humaniste, qui allie la pratique astrologique aux techniques psychologiques modernes, Dane Rudhyar considère l'astrologie comme "le langage le plus complet quant à la forme, à la structure et au rythme des touts fonctionnels". L'astrologie humaniste attache une grande importance aux quatre niveaux: biologique, affectif, socio-culturel et spirituel. A travers un travail personnel par lequel l'être vise à trouver son moi essentiel et à le développer, il passe successivement par ces quatre niveaux pour atteindre au spirituel ou "transpersonnel". A la différence de l'astrologie classique que l'on pourrait qualifier d'existentielle, et qui dépeint l'être et ses possibilités, l'astrologie humaniste montre, à travers l'étude du Thème, ce à quoi il doit parvenir. II s'agit donc d'une astrologie axée sur l'évolution spirituelle.

  • L'école d'astrologie conditionnaliste :

 Elle refuse tout côté divinatoire et magique. Pour son créateur, Jean-Pierre Nicola, le thème natal représente une sorte de canevas que l'être va broder en fonction des conditionnements qui marquent sa vie et des situations auxquelles il va se trouver confronté (situations que rien ne permet, dans cette optique, de prévoir avec exactitude). A la base de l'astrologie conditionnaliste, pas de symboles mais une identité entre rythmes cosmiques et comportements humains. L'approche conditionnaliste offre l'avantage d'une parfaite logique.

 

  .  L'école d'astro-psychologie :

Sans rejeter la tradition, l'astro-psychologie cherche à intégrer les connaissances actuelles de la psychologie. Les aspects du Thème natal indiquent des sensibilisations qui sont à l'origine d'un "automatisme de répétition": ainsi le sujet, inconsciemment, se remet systématiquement dans des situations semblables, sur le plan du ressenti, à celles de son enfance. Cette école tient compte des théories de Freud et de Jung, notamment notions de "moi", "ça", "surmoi", "introversion et extraversion", "persona" etc.

La plupart des astrologues reconnaissent la valeur et l'intérêt de l'astro-psychologie et en utilisent les préceptes et les symboles, en partie ou en totalité.

  • Des "dominantes planétaires" à "l'hérédité planétaire"

Bien qu'il n'ait pas créé "d'école", le psychologue et chercheur Michel Gauquelin est à l'origine d'une théorie qui est à l'heure actuelle un des principaux moyens utilisés par les astrologues modernes dans des recherches comme celles de l'orientation professionnelle.

Michel Gauquelin s'est livré depuis plus de trente ans à des études portant sur des dizaines de milliers de cas, afin de valider - ou d’invalider- les règles et résultats de l'astrologie par une méthodologie statistique incontestable.  Les premiers résultats qu'il obtint, concernant les signes du Zodiaque, furent décevants. Bien qu'ils constituent la partie la plus connue de l'astrologie, ils ne représentent qu'une typologie, somme toute assez riche puisqu'elle comporte 12 "archétypes" alors que beaucoup de méthodes psychologiques ne dépassent pas 4 à 8 types principaux

En revanche, il découvrit que parmi des "groupes professionnels" donnés, (la profession et la réussite dans celle-ci étant des critères objectifs et non discutables), certaines planètes avaient tendance à se lever ou à culminer dans le ciel, alors qu'il n'en était pas ainsi pour le commun des mortels. C'est ainsi que la théorie de la dominante par les angularités planétaires se trouva confirmée par la statistique, tout au moins en ce qui concerne les planètes suivantes:

- Mars pour les champions sportifs, les militaires, les chefs d'entreprises;

- Jupiter pour les ministres, les acteurs, les journalistes;

- Saturne pour les savants et les médecins;

- La Lune pour les littérateurs.

Michel Gauquelin entreprit ensuite de nouvelles recherches portant non plus sur la profession mais sur les traits de caractère susceptibles d'amener un individu à réussir dans telle ou telle profession. Les résultats furent encore plus concluants. Enfin, s'attaquant cette fois à une population indifférenciée, il compara plus de 15 000 thèmes de parents à ceux de leurs enfants et établit par 499 999 chances contre 1, l'existence d'une "hérédité planétaire".

Astrologie et gestion du personnel :

Performances et limites :

L'analyse détaillée du thème astrologique permet de déceler le potentiel d'un individu, son "bagage psychologique", ses aptitudes, ses blocages, son type de réaction, ainsi bien entendu que les facteurs de base classiques de tout comportement: introversion-extraversion, modes d'activité et d'affectivité, motivations... Il est possible d'y trouver en outre une compréhension profonde des moteurs qui font agir un individu, ou qui l'arrêtent: problèmes psychologiques d l'enfance et leur impact sur les comportements de l'adulte, réactions guidées par l'inconscient.

En revanche, si elle est apte à déterminer le mode de pensée d'une personne, sa "forme d'intelligence", l'astrologie ne peut en aucune façon calculer le niveau de celle-ci, autrement dit le "Q. I", ni le degré d'évolution culturelle. Pourquoi dans ces conditions recourir à l'astrologie plutôt qu'à la graphologie par exemple ?

A notre sens, lorsqu'il s'agit d'affiner une orientation, de découvrir les voies susceptibles d'aider un individu à s'affirmer et à s'épanouir, comme lorsqu'on désire déterminer son adéquation à un poste donné et son intégration éventuelle dans une Société, les deux approches sont nécessaires.

Pour avoir pratiqué la graphologie, j'ai l'impression qu'elle est indispensable pour confirmer le "niveau" à la fois psychologique et culturel auquel l'individu se situe au moment où il écrit, donnant ainsi une image très juste de son comportement.

L'astrologie intervient de manière tout aussi indispensable lorsqu'il s'agit de comprendre ce qu'il y a "en-dessous" de ce comportement, -goûts, aptitudes éventuellement en sommeil, mais aussi rejets personnels- et donc de confirmer ou d'infirmer la valeur d'une orientation ou le mode d'intégration possible de l'individu dans une entreprise, en fonction de l'esprit et des structures de celle-ci.

La pratique de l'astrologie au service d'une société m'a permis à plusieurs reprises de "rattraper" un candidat rejeté par l'analyse graphologique, par exemple pour tempérament dépressif, alors qu'il ne s'agissait que d'une baisse passagère due à une épreuve concrète, ou au contraire d'en déconseiller l'embauche parce que le type d'ambiance dans laquelle il devrait travailler risquait de provoquer en lui des réactions négatives se référant à des blocages psychologiques très profonds et peu perceptibles dans l'écriture.

De même, les astrologues peuvent jouer un rôle utile et efficace en aidant la personne à prendre conscience de capacités latentes, dont elle n'a pas conscience ou qu'elle s'estime incapable d'amener au grand jour.

 Comment utiliser l'astrologie: 

Certes pas au niveau du "tri" ou dans les premiers stades de la sélection. En revanche, lorsqu'il s'agit de choisir entre quelques candidats semblant tous convenir au poste proposé.

  • En toutes circonstances par celui qui cherche à mieux connaître et comprendre ses potentialités et les utiliser de façon optimum.
  • Dans la constitution d'équipes, afin de créer une ambiance de travail harmonieuse, une collaboration cohérente et efficace entre les personnes qui la constituent. De même, lorsque visiblement une équipe fonctionne mal, que l'ambiance est tendue et que le rendement s'en ressent :là, l'étude astrologique permet d'établir un "profil général" du groupe et de ses motivations, et de distinguer les éléments qui posent problème: il suffit souvent d'avoir un entretien avec la personne en question et de la déplace: vers un autre groupe de travail pour les tensions s'aplanissent. Pour travail l'astrologue a besoin non seulement d’une date et du lieu de naissance, mais aussi de l'heure. Celle-ci est aisée à obtenir auprès des mairies.

Néanmoins, d'évidentes règles de déontologie veulent que ce ne soit pas fait sans l'accord de l'intéressé; de même, il est souhaitable que celui-ci ait connaissance des résultats l'analyse et même, qu'il ait un entretien t l'astrologue. La connaissance de l'entreprise est également nécessaire: personnellement j'ai obtenu des résultats concluants er travaillant pour des entreprises dont j'avais eu le temps de connaître et de comprendre non seulement la structure mais aussi 'l'ambiance, les idéaux…et les problèmes.

Un exemple :

Mademoiselle X postule pour un emploi de cadre dans une entreprise internationale récemment implantée en France. Elle devra être capable de prendre de décisions par elle-même: sur le plan hiérarchique, elle sera le numéro 3. Elle aura une formation adéquate.

L'analyse graphologique décèle de l'énergie, de l'esprit d'entreprise, une intelligence vive, ingénieuse, de la débrouillarde etc...

Madame Y est en concurrence avec elle, sa formation est également adaptée mais, d'après son écriture, elle est plus lente à réagir et moins autonome. La direction est donc tentée de choisi Melle X. Ici intervient l'astrologue qui confirme les potentialités de Mlle X mais ajoute l'élément suivant : face à n'importe quelle personnalité qui lui rappellera certaines frustrations de son enfance (en termes techniques un angle entre la Lune, Uranus, Pluton et le Soleil qui fait ressentir toute autorité masculine comme une agression) elle risque de réagir très violemment et de rejeter en bloc, illogiquement, les directives qui seront données.

Elle est engagée à l'essai et se trouve devoir travailler avec deux hommes. Très vite les choses se gâtent. Renseignements (astrologiques) pris, il s'avère que l'un des hommes est réellement autoritaire. L'engagement par la suite de Mme Y rétablira l'harmonie menacée et l'efficacité de l'équipe.

Même si son esprit est légèrement moins vif, elle est en effet tout à fait détendue en face des réactions d'autorité de son supérieur. Quand à Mlle X, elle exerce   maintenant ses talents dans un organisme de défense du consommateur où ses accès de révolte sont nettement plus constructifs.

Ce n'est qu'un exemple parmi d'autres. Son but n'est pas de démontrer une infaillibilité mais simplement d'apporter un éclairage dans un domaine où les intérêts en jeu sont trop importants pour que l'on ne réduise pas au maximum les risques d'erreur.

Les deux grandes conceptions de l'astrologie :

La véritable difficulté lorsqu'on parle de l'astrologie, c'est qu'il n'y a pas une, mais des astrologies, autant que d'écoles, de courants, et en allant jusqu'à la caricature, autant que d'astrologues. Cela ne facilite pas la compréhension, et moins encore le dialogue. Tous les astrologues ont en commun des outils et une technique de base qui ont été décrits dans l'exposé qui précède les 12 Signes du zodiaque, les 10 Planètes, les 12 Maisons, les calculs qui président au "montage" d'un thème à partir des données individuelles : date, heure et lieu de naissance.

A partir de là commencent les divergences. Car chaque école astrologique a sa propre grille pour décrypter cet ensemble complexe que constitue un thème astral; et à la limite chaque astrologue peut infléchir cette grille en fonction de son expérience personnelle, de ses observations propres. Faut-il pour autant renoncer à parler de l'astrologie ? Certes

non, car pour disparate qu'elle soit, elle a une existence, une réalité, une pratique et une influence réelle sur lesquelles nous reviendrons. Mais pour y voir un peu plus clair, il faut examiner les deux questions fondamentales qui permettent, à notre sens, d'identifier les deux grandes conceptions de l'astrologie:

Y a-t-il réellement une influence concrète, tangible, des astres sur la nature et la destinée de l'homme ?

Si oui, l'astrologie consiste à déchiffrer les effets de cette influence. Et l'astrologie peut non seulement décrire ce que nous sommes mais aussi notre devenir. Elle est donc nécessairement déterministe, et selon le degré de radicalisation de ce déterminisme, elle sera prédictive ou simplement prévisionnelle.

Nous tenterons de répondre à cette première question à travers les études statistiques réalisées par Michel Gauquelin, qui apporte un matériau tout à fait considérable et complexe, dont il est aussi léger de minimise que de radicaliser la portée. Sinon, le problème n'est pas pour autant résolu, comme on préférerait le croire. Car l'objectivité oblige à constater que, dans la description de la personnalité et dans l'explication du fonctionnement psychique d'un individu, des astrologues compétents el expérimentés obtiennent des résultats tout à fait remarquables : pertinents en eux-mêmes concordants entre eux et surtout tout à fait cohérents avec les résultats que l'on obtient partir d'autres techniques, graphologie ou morphopsychologie par exemple. D'où la deuxième question fondamentale: pourquoi est-ce que l'astrologie "ça marche", même si l'on n'admet pas, voire si l'on démontre, qu'il n'y a aucune influence des astres sur l'homme.

L'astrologie serait-elle un "système symbolique de représentation" de l'univers de l'homme dans l'univers, totalement indépendant des repères sidéraux choisis par les anciens et même de la réalité physique du système solaire ?

La réponse à ces deux questions détermine un clivage quasiment infranchissable entre deux conceptions de l'astrologie; l'une comme interprétation d'une réalité occultée; l'autre comme décryptage d'un ensemble cohérent de symboles. Ces deux exposés seront illustrés et dans une certaine mesure prolongée par les deux entretiens qui suivront. Ce qui nous permettra enfin de porter sinon un jugement au moins une appréciation quelque peu motivée sur l'astrologie.

L'influence des astres à l'épreuve de la statistique:

Les études de Michel Gauquelin.

Un psychologue, Michel Gauquelin, s'est intéressé à l'astrologie au point de lui consacrer plus de trente ans de sa vie. Il a réalisé des études imposantes dans tous les sens du terme, par leur nombre, Par leur étendue, par l'honnêteté et la rigueur intellectuelle dont elles témoignent; et cela en dépit de l'indifférence, de l'hostilité, quand ce n'est pas de la mauvaise foi de certains "savants" qu'il cherchait à intéresser à ses travaux afin que soient objectivement et impartialement contrôlés ses méthodes et ses résultats.

Esprit libre, d'une grande exigence, Michel Gauquelin a montré de surcroît qu'il est possible d'entreprendre des études objectives dans les domaines qui relèvent habituellement de la croyance ou de la crédulité. Remplacer ainsi des a priori d'autant plus catégoriques qu'ils sont sans fondement, par des données peut-être limitées mais probantes, c'est exactement l'objectif que devraient se fixer tous les praticiens des méthodes que nous examinons ici. Fait remarquable, les résultats des études de Michel Gauquelin sont invoqués à l'appui de leur thèse aussi bien par les adversaires que par les partisans de l'astrologie, au prix d'interprétations Opposées il est vrai! Cela témoigne tout au moins de l'impartialité de ses

conclusions! Celles-ci sont exposées notamment dans "Les trois faces de l'astrologie" (éditions Retz 1972) écrit en collaboration avec G. Sadoul et plus récemment dans "La vérité sur l'astrologie" (éditions du Rocher 1983). Nous avons tenté de résumer l'essentiel de ces données, sous le contrôle de Michel Gauquelin lui-même: il a bien voulu relire ces pages et s'assurer jusque dans le détail de leur conformité à ses thèses. Ce rapide survol ne dispense en aucun cas, bien sûr, de se reporter aux ouvrages originaux.

 L'astrologie est d'abord une représentation de l'univers :

 Depuis l'origine des temps sans doute, l'astrologie propose "une vision de l'univers, un effort pour comprendre ou plutôt pour "sentir" le fonctionnement du monde et le destin de l'homme", empruntant tour à tour les modes de raisonnement et d'expression de la religion, de la philosophie ou de la science à l'époque considérée. Parallèlement à ces approches intellectuelles ou sacrées, on constate toujours une utilisation profane, voire utilitaire de l'astrologie qui se dégrade

les approche symboliques en astrologie "populaire"; elle se manifeste de nos jours par l'horoscope des journaux, l'Astroflash informatisé et les consultations de "Madame Soleil" et de ses épigones.

Les astres ont une influence sur la vie terrestre

 II est évident que la vie est un phénomène cosmique, que "le soleil déverse continuellement dans l'espace un flot ininterrompu de particules et d'ondes", que les planètes influencent et le Soleil et la Terre, et que la Lune interfère notamment sur le magnétisme terrestre. De nombreuses observations scientifiques démontrent l'incidence de l'activité solaire et des phases de la Lune: sur les réactions chimiques en laboratoire; la croissance et l'activité métabolique des végétaux; le rythme de la vie, le comportement, la reproduction des animaux ; mais aussi sur le comportement biologique de l'organisme humain: infarctus, embolies pulmonaires, maladies mentales, variations de "la carte du sang", rythme des naissances, rapidité des réflexes seraient manifestement influencés par les rythmes cosmiques et les variations du champ magnétique.

  1. Gauquelin considère de ce fait que: "l'univers des anciens était un monde "sympathique", celui du 19ème siècle un monde "mécanique"; la vision que nous propose la technique spatiale d'aujourd'hui nous porte à concevoir un monde organistique". Ce n'est pas le retour à l'image d'autrefois, mais c'est la porte ouverte à l'acceptation de faits, découverts récemment et irritants pour beaucoup: l'action des forces extra-terrestres sur la vie".

Exercent-ils aussi une influence sur le psychisme humain

« Il ne faut pas se méprendre (poursuit M. Gauquelin). Cette vision nouvelle du système solaire et des influences que les planètes exercent sur la Terre ne démontre en rien la réalité de l'horoscope. Tout au plus lève-t-elle certaines hypothèses contre l’existence de l’astrologie »

Pour vérifier s'il existe réellement une influence des astres non seulement sur la vie physique ou biologique mais sur le comportement, le caractère, la vocation, la réussite des êtres humains, il était indispensable d'élaborer une méthode d'investigation conforme aux normes scientifiques, de l'appliquer de manière rigoureuse et de n'en retenir que des conclusions incontestables. Pour plus de sûreté compte-tenu du sujet controversé qu'il avait choisi de traiter, M. Gauquelin a toujours soumis les résultats de ses travaux à divers spécialistes, (statisticiens, psychologues, astronomes, biologistes etc.) généralement sceptiques quand ils n'étaient pas hostiles, mais qui ont semble-t-il été contraints de reconnaître à la longue la validité de la méthodologie adoptée et d'attester l'absence d'erreurs dans le traitement des données.

Un comité belge, composé de 30 savants, a même tenu à reprendre l'une des expériences à plusieurs reprises; non seulement il n'a pu déceler d'erreurs de raisonnement ou de méthode mais, obtenant les mêmes résultats, il n'a pu proposer d'autre explication au phénomène que celle avancée par M. Gauquelin.

Il n'est pas possible de relater ici un processus qui a donné lieu à la publication de nombreux volumes et à des mètres cubes d'archives. Nous renvoyons à la synthèse présentée par l'auteur dans les ouvrages cités plus haut. Nous dirons seulement quelques mots de la méthode, et des domaines étudiés avant d'examiner les conclusions et de voir en quoi elles peuvent éclairer notre propos.

Une méthode de travail :

Schématiquement, elle consiste à constituer une population-témoin, totalement aléatoire, en relevant au hasard dans les registres d'état-civil un grand nombre de naissances, sur une longue période et en des lieux géographiques différents. Puis à calculer dans chaque cas la position des astres à la naissance grâce aux annuaires astronomiques. Le traitement de ces données permet d'obtenir une  répartition statistique moyenne, que l'on peut qualifier de "normale", des positions de chaque astre pour l'ensemble des cas considérés. On peut alors constituer autant de populations spécifiques que l'on veut -savants, peintres, cuisiniers ou directeurs de banque- et examiner si on observe à la naissance pour cette catégorie déterminée, une répartition statistique de la position des astres différente de celle observée pour la population de référence; et si cette différence est assez significative pour ne pas pouvoir être attribuée au seul hasard. Les lois de la statistique permettent d'en décider.

Précisons que M. Gauquelin a étudié selon ce principe, dans l'une des séries de travaux auxquels nous faisons référence, 28 000 cas, appartenant à 5 pays différents, sur une période de un siècle et demi. Et qu'il s'est intéressé à dix catégories professionnelles: scientifiques, champions sportifs, militaires, hommes politiques, acteurs, peintres, musiciens, hommes de lettres, chefs d'entreprise.

Les domaines d'investigation :

On se limitera à trois sujets parmi les études de M. Gauquelin, non seulement en raison de leur intérêt propre, mais de leur enchaînement qui caractérise la démarche intellectuelle de l'auteur: il ne cherche pas le spectaculaire mais le signifiant.

Planètes et réussites:

 Peut-on dire que certaines planètes venant de passer à l'horizon ou au méridien au moment de la naissance, favorisent la réussite, et que d'autres au contraire, bloquent cette réussite, dans une profession déterminée?

L'un des résultats de cette étude est que la planète Mars domine chez les champions sportifs de manière statistiquement incontestable, la probabilité que ce fait soit dû au hasard étant de I chance sur 5 millions. Partisans et détracteurs de l'astrologie semblent n'avoir retenu que cette

donnée et se la jettent à la tête comme un argument décisif, en négligeant tranquillement l'ensemble des autres résultats et surtout les conclusions qu'en tire M. Gauquelin!

On constate que Mars triomphe également chez les médecins et hommes de science, (avec Saturne à un moindre degré), et chez les hommes de guerre, conjointement cette fois à Jupiter, que l'on retrouve aussi chez les acteurs, etc.

Planètes et tempérament :

(Méthode des traits de caractère):

 Ces premiers résultats, les seuls que l'on cite fréquemment, ne sont pas apparu concluants à M. Gauquelin; il s'est demandé quelle signification donner à ces "anomalies planétaires". Marquaient-elles que les individus concernés avaient une vocation impérieuse pour les métiers dans lesquels ils s'étaient illustrés; qu'ils avaient bénéficié d'une "chance" exceptionnelle, expliquant leur réussite; ou plus simplement les planètes caractéristiques ne correspondraient-elles pas à certains tempéraments, le tempérament étant d'évidence un facteur déterminant du succès?

Pour éprouver cette hypothèse, M. Gauquelin s'est livré à une double enquête: Un questionnaire comportant 100 traits de caractère, a été diffusé afin de déterminer "l'image psychologique" de chacune des professions considérées. D'autre part, le collationnement systématique, également par famille professionnelle, de la biographie des personnages faisant partie de l'étude précédente, à également permis d'obtenir des "portraits-types" professionnels.

Rapprochés des "anomalies planétaires" constatées. Ces portraits ont permis de réaliser une sorte de "typologie planétaire "dite "des traits de caractère" qui permet, selon M. Gauquelin, "d'estimer que le passage d'un astre après l'horizon et le méridien est, en général, l'expression d'un type de tempérament".

Vers une "génétique cosmique"?

Cette correspondance troublante permettrait-elle d'affirmer que c'est l'influence des astres qui forge le tempérament de l'enfant, ce qui reviendrait à déboucher sur une astrologie totalement déterministe? M. Gauquelin ne le pense nullement, mais considère au, contraire: "on ne peut admettre que l'astre agisse sur la structure chromosomique des cellules de l'enfant, les bouleverse et les redistribue au point de changer sa mentalité. ( ... ) Il y a une base héréditaire aux prédispositions tempéramentales. Puisque la position de l'astre indique un facteur caractériel, une seule explication, ce facteur est héréditaire. Alors la position de l'astre doit être aussi héréditaire".

Cette dernière hypothèse a été à son tour vérifiée à partir d'une enquête portant sur 30 000 sujets.

Il est résulté de cette comparaison entre le thème astral de parents et celui de leurs enfants "que les enfants ont tendance à naître lorsqu'une planète se lève ou culmine si la même planète s'est trouvée dans les mêmes régions du ciel à- la naissance de leurs parents". Toutefois ce phénomène ne se constate que pour les planètes les plus grosses ou les plus proches de la Terre, et non pour la totalité des planètes utilisées par les astrologues.

Ainsi, "Tout concorde à mettre en évidence un effet héréditaire d'origine planétaire, qui ne soit pas en contradiction avec les lois classiques de la génétique moderne", ce qui conduit à envisager la création d'une "génétique cosmique".

Les conclusions de Michel Gauquelin

Les conclusions auxquelles aboutit M. Gauquelin sont de nature à déplaire aussi bien aux partisans qu'aux adversaires de l'astrologie. Mais l'autonomie du chercheur, obstiné à s'en tenir aux constats de l'expérience, par rapport aux certitudes toutes faites et aux affirmations péremptoires des croyants et des non-croyants, s'y affirme remarquablement.

Les résultats obtenus contredisent d'évidence l'astrologie traditionnelle: • La statistique ne permet d'obtenir aucun résultat positif pour 5 des 10 astres: le Soleil, Mercure, Uranus,

Neptune, Pluton sont "astrologiquement muets";

Les 12 Maisons astrologiques, qui sors censées représenter une division du mouvement diurne et symboliser une partie spécifique du destin de l'individu, sont arbitraires et leur influence supposée, positive ou néfaste, est contredite par les études biographiques;

  • Les quatre angles (Ascendant, Milieu du ciel, Descendant, Fond du ciel) tels que définis par l'astrologie traditionnelle, et donc la théorie des planètes dominantes qui s'y rattache se révèlent dénués de signification statistique.
  • Les nombreuses études réalisées afin de mettre en évidence l'influence des signes du zodiaque n'ont obtenu que des résultats totalement négatifs;

Tous ces résultats "s'opposent à la possibilité de prévoir, même grossièrement, les grands tournants de la vie de chacun".

L'astrologie doit-elle pour autant être condamnée sans appel

Gauquelin ne le pense pas. Il estime au contraire avoir démontré "le rôle joué par les influences astrales à la naissance" et pense que "l'effet planétaire en hérédité laisse entrevoir une application diagnostique".

Il estime également avoir obtenu "une ébauche de confirmation statistique" du symbolisme astral pour Mars, Jupiter, Saturne, la Lune. Mais il note que lés résultats ainsi obtenus ne confirment pas les lois astrologiques classiques et sont au mieux "des faits astrologiquement hétérodoxes".

Nous analyserons au terme de cette étude, les conséquences, très importantes à notre avis, que l'on peut tirer des travaux de M. Gauquelin.

Le langage de l'astrologie: le symbole

 L'astrologie est essentiellement un système symbolique de représentation, système dont nous allons essayer de définir les fondements. Dans le "Dictionnaire des symboles" de

  1. Chevalier et A. Gheerbant (Laffont), nous trouvons un certain nombre d'éléments qui permettent de préciser cette notion de symbole:

"Le symbole exprime le monde perçu et vécu tel que l'éprouve le sujet, non pas selon sa raison critique et au niveau de sa conscience, mais selon tout son psychisme affectif et représentatif, principalement au niveau de l'inconscient. Pour C. G. Jung, le symbole n'enserre rien, il n'explique pas, il renvoie au-delà de lui-même vers un sens encore dans l'au-delà, insaisissable, obscurément pressenti, que nul mot de la langue que nous parlons ne pourrait exprimer de manière satisfaisante.

La structure de la connaissance symbolique n'est pas statique mais thématique. Le symbole dépasse les mesures de la raison pure. L'analyse qui fragmente et pulvérise est impuissante à saisir la richesse d'un symbole. Un des traits caractéristiques du symbole est la simultanéité des sens qu'il révèle. Une civilisation qui n'a plus de symboles meurt, car le symbole met en

communication avec le milieu social. Chaque groupe, chaque époque a ses symboles; vibrer à ces symboles c'est participer à ce groupe à cette époque. Le symbole est vivant et suppose une fonction de résonance".

Nous pourrions résumer cet ensemble remarques en empruntant un mot du langage scientifique: le symbole est d'ordre vibratoire.

Le symbole a également la particularité remarquable de pouvoir être interprété la fois à différents niveaux et dans différents domaines, ce qui lui ouvre des champs d'interprétation très étendus: il existe par exemple une astrologie médicale. Nous citerons pour exemple symbolique des astres Soleil et Mars te qu'elle nous est décrite par S. De Mai11 Nesle dans son ouvrage "L'Astrologie (éditions Nathan 1981).

Le Soleil, en analogie avec toute la dialectique qu'il établit avec la Lune, tout comme celle existant entre l'homme et la femme, représente le pôle masculin.

Par le rôle qu'il tient dans la marche des planètes, il représente aussi le père qui montre le chemin à l'enfant qui s'éveil au monde.

Par cette même correspondance analogique, il devient le rôle que l'on peut tenir dans la société et, de la même façon qu'il est le centre de gravité de notre univers, son symbole peut s'interpréter comme le centre de gravité que l'être peut réaliser.

Enfin comme  il éclaire le monde, il symbolise le pôle de conscience mais aussi l'idéal ou le sens que l'on cherche toujours à donner à sa vie. Si nous prenons Mars, l'archétype du guerrier, il exprime toutes les formes d'investissement de l'énergie combattante, agressive, pulsionnelle ou défensive, qui peut aller de l'énergie de l'enfant qui manifeste sa présence instinctive dans le monde à celle du chef militaire qui se bat pour défendre ou conquérir un territoire, au médecin qui lutte pour gagner du terrain sur la mort, au sportif qui se bat pour étendre les limites du potentiel humain, comme l'a si bien exprimé André Barbault dans son livre "La connaissance de l'astrologie". La symbolique martienne se saisit et se manifeste concrètement dans la vie de façons différentes à partir d'un même faisceau de correspondances.

On pourrait même imaginer qu'elle n'est pas épuisée et que, dans les années à venir, à un autre stade de civilisation, l'énergie vitale, la force de prise sur le monde représentée par Mars, pourra s'exprimer sous d'autres formes. L'instinct de la lutte pour la vie ne trouvant plus sa place dans les expressions qu'on lui a connues jusque-là, s'exprimera dans un combat différent. Ainsi chaque symbole représenté par les planètes possède différents plans de manifestation ou différents moyens d'expression qui n'ont en commun qu'une loi de fonctionnement analogue; cette loi intrinsèque ne peut être saisie que par cette subtilité de l'esprit, différente de la logique. Ces considérations sur la nature du symbole, qui induit déjà un certain nombre de principes, nous permettent de poursuivre l'étude des fondements de l'astrologie.

Un postulat:

Le microcosme vibre au diapason du macrocosme.

L'astrologie se situe à côté d'une nécessité mécanique, d'action physique ou de relation causale : elle obéit à d'autres lois et trouve donc son fondement sur d'autres postulats que ceux auxquels la civilisation occidentale est accoutumée, et en particulier les scientifiques. L'astrologie repose sur un postulat de base, qui n'est pas évident à accepter de prime abord, et qui est certainement la source principale de la polémique qui se poursuit autour de cette discipline, car il fait appel au système de croyance (essentiellement socio-culturel) que chaque individu possède et auquel il s'identifie.

Ce postulat considère que le microcosme vibre au diapason du macrocosme, et qu'il y a donc une correspondance symbolique entre l'homme (microcosme), infime partie de 1'univer et le monde (macrocosme), représenté par le système solaire. Nous devons cette intuition aux Anciens qui, depuis les origines, ont tenté d'observer l'expression de la nature sous toutes ses formes pour comprendre leur présence au monde et ordonner leur vie.

L'astrologie serait selon D. Rudyar, un éminent astrologue du début de ce siècle" "le résultat des efforts déployés par l'homme pour résoudre la confusion et le chaos apparent de ses expériences vécues, en les rapportant aux modèles ordonnés de l'activité cyclique qu'il découvre en observant le ciel" : il y aurait, comme l'a fait remarquer H. Reeves, "une connivence mystérieuse entre la conscience le cosmos". L'astronomie et la physique apparaissent comme la science de l'univers objectif, et l'astrologie serait la science de l'univers subjectif: l'observateur.

Les principes "d'analogie" et de "synchronicité"

 L'astrologie repose sur le principe d'analogie entre la partie et le tout, la partie étant l'individu et le tout étant 1& système solaire. L'astrologie est, toujours selon Rudyar, "simplement une méthode de compréhension profonde et holistique de ton état individuel". Ce terme "holistique" s'oppose généralement parlant à "atomistique": une perception holistique. est une perception de nombreux facteurs ( constituant un "tout". Les éléments restent ce qu'ils sont, mais ils s'interpénètrent. Ils sont à la fois ce qu'ils sont et participants indispensables à la totalité. Un tout ne modifie pas les parties, mais leur donne un sens archétypique. Du moment où l'on saisit une unité sur le plan architectural de l'homme, la partie étant à l'image du tout, on peut tirer de l'examen d'une partie une connaissance de l'ensemble.

C'est d'ailleurs sur ce principe que fonctionnent les différentes techniques dites "irrationnelles" dans lesquelles on pourrait inclure certains tests comme celui de Rorschach. Et comme l'indique S. de Mailly Nesle, "le ciel extérieur, par le principe d'analogie, devient alors le ciel intérieur, c'est-à-dire le psychisme humain" où l'on voit le Soleil, notre idéal, autour duquel gravitent nos facultés-planètes: la Lune, émotion, imagination, sensibilité.. Mercure, intelligence, art des rapports concrets et abstraits.

Vénus, principe d'union, faculté d'aimer.. .Mars, principe d'action, et de virilité... Jupiter, principe d'expansion, de générosité .Saturne, principe de cohésion, de conscience, de fixation... L'astrologie répond également à un autre principe qui est celui de la synchronicité, suivant lequel des événements n'ayant pas de rapport causal entre eux mais possédant un sens identique -de l'ordre du symbole- se produisent au même moment.

Cette notion de synchronicité a été particulièrement étudiée par C. G. Jung, spécialiste de la psychologie des profondeurs. Ce principe est également d'ordre analogique, et par là même se distingue de la logique dite rationnelle qui fait appel aux seules notions intellectuelles.

L'inconscient collectif: les archétypes.

C'est également à JUNG que nous devons la notion "d'inconscient collectif" qui rassemblerait les contenus, les modes de comportement identiques que les hommes ont eu en face des réalités naturelles; ces contenus se cristallisant dans les archétypes, images primordiales de l'être et de son inconscient. Une expression de ces archétypes est le langage mythologique incarné en particulier par l'ensemble des dieux grecs, pour ne citer qu'eux. Chaque culture a sa propre mythologie, mais ce qui est remarquable c'est que si les dieux de la Tradition ont porté différents noms, ils relèvent de la même symbolique que l'on peut ainsi qualifier d'universelle, et l'astrologie relève de cette même symbolique.

Ceci explique que dans la Tradition, les planètes ont été associées aux attributs des dieux existants, qui ne sont en fait que les représentations des modèles originels de la psyché.

Nous touchons ici le point qui nous parait essentiel à formuler: c'est en tant que représentation symbolique universelle de la psyché que l'astrologie peut prétendre au titre de science humaine. Ainsi le thème de naissance, projection de la configuration astrale au moment de la naissance de l'individu, et outil de travail de l'interprétation astrologique, traduit-il la relation symbolique entre l'homme et l'univers, et se présente comme une représentation symbolique d'archétypes. L'astrologie décrit tout le chemin qui va du vécu inconscient au lieu de sa projection et de sa matérialisation dans les faits. L'astrologie comme le fantasme se situe au niveau de la conscience; c'est dans le deux cas le résultat de l'activité de la fonction imaginaire de l'homme, fonction qui, nous le savons, le distingue des autres créatures du monde.

La symbolique de l'astrologie traduit donc notre univers psychique inconscient. Et nous touchons là un autre point essentiel, sur lequel il convient d'insister: l'interprétation des symboles relève par nature d'une lecture qui ne peut dépendre de la pure fonction intellectuelle. Le symbole a une résonance affective qui interpelle l'inconscient. Les dieux de l'Olympe seraient toujours en nous et engrammés, semble-t-il, dans notre cerveau le plus primitif, mais ils prennent d'autres noms qui sont de plus en plus empruntés au domaine de la médecine, de la biologie, de la physique et de la psychologie.

Le rôle fondamental de l'intuition :

 L'astrologie fait également appel à l'intuition, faculté qui bien que reconnu reste mystérieuse, d'essence dite féminine (bien qu'elle ne soit pas, tant s'en faut, le domaine exclusif des femmes). Il semble là aussi reconnu que tous les grands savants doivent leurs découvertes à des instants d'intuition soudaine, le fameux Eureka d'Archimède, et qu'ils ont pu grâce à la rigueur de l'approche rationnelle, lui donner corps et mettre en place une théorie, qui est en fait la justification mais aussi la vérification de ce que leur intuition leur avait fait découvrir. L'intuition, faculté spécifique de l'être humain comme la représentation symbolique et la créativité, est donc vraisemblablement de même nature dite féminine, donc passive, réceptive et centripète. Et c'est là que l'intellect, de nature masculine et donc active et centrifuge, au lieu de s'opposer à elle peut en être complémentaire.

De même que l'astrologie ne peut se passer de l'astronomie, sans laquelle elle ne pourrait pas exister, l'intuition a besoin de la pensée logique pour figer l'impulsion créative, lui donner forme, la structurer et l'organiser, et lui permettre également de comprendre et de vérifier. Les récentes découvertes sur le cerveau indiqueraient que si notre "cerveau gauche" nous permet de fonctionner sur le mode du raisonnement logique, analytique, rationnel, c'est au "cerveau droit" que l'homme doit ses capacités synthétiques; intuitives et créatives.

Si nous avons jusqu'ici porté l'accent sur l'aspect symbolique, holistique et qualitatif de l'astrologie quant à ses fondements, cette approche ne s'oppose pas inéluctablement à l'approche rationnelle et causaliste, en particulier dans le cadre de son utilisation pratique. Le qualitatif n'exclut pas le quantitatif: ce sont deux aspects des choses qui, relevant de logiques différentes, se complètent. En utilisant le langage actuel, nous pouvons plutôt envisager une approche systémique de l'astrologie. Dj.Verey, polytechnicien, spécialisé dans la conception de logiciels pour la modélisation des systèmes complexes aux Etats-Unis, dans son livre.

"L'Astrologie et la science future du psychisme (Editions du Rocher 1987) considère que "la symbolique astrologique forme un système très structuré dont les éléments sont reliés par des règles et des opérations précises". Il rappelle également que "la cohérence logique d'une théorie, tout comme le schéma rigoureux de n'importe quelle démonstration, se réfère à un certain nombre d'axiomes et d'hypothèses: une propriété démontrée ne l'est que dans ce cadre toujours révisable, et qui de toutes manières surgit de l'implicite, du psychisme du monde; d'autre part, l'accord avec l'expérience dépend toujours d'une interprétation de celle-ci dans le cadre des axiomes et des hypothèses".

L'astrologie décrit la structure interne invisible qui régit les faits avant que ceux-d, par l'intermédiaire de l'homme et de son action, aient été cristallisés en événements externes. Le thème natal, support structuré de l'interprétation astrologique, n'est que la projection de la configuration astrale au moment de la naissance de l'individu.

Le Zodiaque, très intimement lié aux 12 mois de l'année, exprime les principaux états vibratoires de l'univers que l'on peut associer à des rythmes, et qui ont chacun un mode d'être universel. Ces douze modalités ou états de conscience vont teinter et nourrir de leur énergie spécifique les différents moyens d'expression représentés par la symbolique des astres. Le signe est une certaine qualité d'énergie spécifique.

A la symbolique des 12 signes répond une symbolique des MAISONS, obtenue par la projection sur le zodiaque des coordonnées terrestres au moment de la naissance. Les Maisons représentent les 12 domaines de l'existence de chaque individu et permettent de repérer dans quel secteur de la vie s'expriment les tendances du sujet. Citons pour exemple les mots-clés que G.Holley, autre astrologue renommé, a donnés à ces 12 Maisons:

Maison            1:         je suis, j'entre dans l'existence

Maison            2:         je possède par mon labeur

Maison            3:         je pense concrètement

Maison            4:         je sens, je relie

Maison            5:         j'aime, je veux

Maison            6:         je sers, j'analyse

Maison            7:         je m'associe, je m'unis

Maison            8:         je meurs à moi-même, je me transforme

Maison            9:         je pense supérieurement

Maison 10:                  j'aspire, je dirige

Maison 11:                  je fraternise avec le collectif

Maison 12:                  je suis un avec mon âme.

Les quatre angles: l'ascendant avec son corollaire, le descendant; et le milieu du ciel avec son corollaire, le fond du ciel, symbolisent les points d'achoppement de l'existence à travers les dialectiques: moules autres; la destinée/les origines. Les deux axes formés par ces quatre angles déterminent dans le cercle des Maisons quatre quadrants dans lesquels on va trouver successivement 3 types de Maisons: les Maisons "angulaires" (mot-clé: être); les Maisons "succédentes" (mot-clé: utiliser); les Maisons "cadentes" (comprendre, transformer).

Quant à la géométrie planétaire résultant des différentes positions des planètes entre elles, elle détermine la géométrie de notre psychisme en exprimant nos facilités et nos contradictions internes.

Cinq types "d'aspects" sont le plus couramment utilisés: la conjonction=0 degré; le sextile=60 degrés; le carré=90 degrés; le trigone=120 degrés; et l'opposition=180 degrés.

"L’art de l'astrologue

L'astrologie considérant que l'être humain est un monde qui a ses lois d'organisation, son "univers psychique", la "science" astrologique fournit à l'astrologue un matériel de base, représenté par la symbolique des 10 planètes, des 12 signes du zodiaque, des 12 Maisons, des 4 angles et des aspects: le nombre des combinaisons possibles est, comme on peut le constater, considérable. Les deux luminaires, le Soleil et la Lune, ainsi que les quatre angles, jouent un rôle prépondérant dans l'interprétation du thème et la détermination des "dominantes". Tout l'art de l'astrologue sera de déchiffrer, d'interpréter les informations qu'il va dégager de cette carte du ciel, et de savoir transmettre dans un langage approprié à celui qui le consulte quelle relation il peut établir entre son interprétation symbolique et les informations qui lui sont demandées. Si donc l'astrologie est une technique, un outil d'aide à la compréhension de l'homme via une approche de pensée qui est loin d'être habituelle, en particulier depuis ces derniers siècles, il convient de rappeler que le "ciel" ne nous fournit que des matériaux bruts et que l'interprétation astrologique repose sur le niveau de compréhension de l'astrologue. Il ne s'agit donc pas d'assimiler l'astrologie à l'utilisation particulièrement erronée qu'en font certaines personnes qui se déclarent astrologues".

L'astrologie est avant tout une science "expérimentale" qui se nourrit de la validité des faits observés, même s'ils n'ont pas été scientifiquement validés. Tout astrologue compétent n'affirmera ses interprétations que dans la mesure où son expérience aura pu lui confirmer la justesse de son interprétation, et ceci sur de nombreux cas. Il sera toujours capable de justifier son interprétation symbolique et une personne qui comprend ce langage sera à même de vérifier la logique de cette interprétation. Si certains utilisent l'astrologie comme "support de voyance", ce qui est tout à fait possible, ce n'est plus de l'astrologie.

Devenir de l'astrologie :

Si par sa nature et de par son origine, l’astrologie a d'abord été intuitive, puis empirique, rien n'exclut qu'elle puisse devenir de plus en plus rationnelle, du moins dans son application. Car si le symbolisme est nécessaire, il n'est plus suffisant. Il l'était peut-être pour les Anciens mais la conscience de l'homme a bien évolué depuis, de même que sa représentation de l'univers; chaque époque de l'humanité a une optique des choses qui correspond au stade de la mentalité collective qui est la sienne.

Depuis deux siècles, les astronomes ont découvert trois planètes auxquelles l'astrologie a dû donner une nouvelle symbolique, et de ce fait, faire évoluer son système de représentation. La technique astrologique n'a cessé de s'enrichir au cours des siècles, avec une accentuation sans cesse grandissante vers les valeurs personnelles et individuelles; et l'on peut souhaiter qu'elle puisse s'intégrer dans ce courant de convergence et d'enrichissement mutuel des disciplines actuelles qui subissent aujourd'hui cet effet de "cosmicité" de la connaissance.

Elle devrait aider notre époque à redéfinir sa mythologie et ses archétypes à l'intérieur de ce nouveau paradigme auquel plus d'un fait déjà référence. Les termes d'holistique, systémique, d'analogie, d'interdépendance entre la partie et le tout, sont des lois que les physiciens, les biologistes, les médecins sont en train de découvrir ou de redécouvrir; et les postulats de base de l'astrologie ont certainement plus de chances d'être reconnus aujourd'hui par le monde scientifique.

A.Barbault en 1961 dans son livre "De la psychanalyse à l'astrologie" indiquait déjà que "les savants assistaient actuellement à une "cosmicité" de la connaissance et à un recul de la pensée mécaniste et causaliste". En physique, le principe de l'impossibilité des actions instantanées à distance fut, jusqu'à présent, un postulat fondamental et les seules actions physiquement concevables étaient celles qui s'établissent de proche en proche, avec une vitesse finie de transmission qui ne peut excéder celle de la lumière.

L'évidence de ce postulat est aujourd'hui bien ébranlée suite aux récentes découvertes. Il convient également de rappeler que l'introduction de la physique quantique acausale a sérieusement préoccupé le monde des physiciens et les polémiques philosophiques qui en découlent restent d'actualité.

Si la science "traditionnelle" a essayé de comprendre le monde physique manifesté, l'astrologie s'est penchée sur le monde au-delà du physique, qui n'est appréhendable que par ses effets; ce qui est en particulier le cas du psychisme, qui se situe au-delà du conscient. Le grand atout de l'astrologie, de par sa nature symbolique, est d'être applicable à différents niveaux et dans différents domaines, car elle ne s'intéresse pas directement aux faits mais au sens des structures et des configurations qu'elle observe et que l'on peut traduire ensuite de différentes façons dans le monde concret et matériel. Et c'est là sa Puissance: il n'y a pas de certitudes en astrologie, seulement des directions; elle se situe à mi-chemin entre le chaos créateur et vivant, où tous les possibles sont potentiellement disponibles; et le manifesté où il n'y a plus aucun degré de liberté possible, puisque le fait est là et qu'il est devenu une réalité. Un nouveau courant d'astrologie est né, qui permet à l'astrologie traditionnelle de s'adapter à notre époque, et également de s'associer à d'autres disciplines et de permettre un enrichissement mutuel. De nouvelles ressources et ouvertures sont incontestablement en train de se mettre en place.

L'astrologie, comme toute science humaine, ne peut prétendre à l'exactitude: elle relève du sens et du qualitatif, et fait appel à différents niveaux de conscience de par son approche symbolique. Elle aura néanmoins besoin, si elle doit pénétrer dans le monde de l'entreprise, de trouver un mode d'expression approprié.

Deux entretiens, deux univers

 Les interviews qui vont suivre illustrent, parmi bien d'autres, deux conceptions et deux pratiques diamétralement opposées de l'astrologie.

Psychologue, analyste, enseignant, chercheur, Philippe Granger pousse à ses limites la conception raisonnable de l'astrologie comme "système de représentation" que l'on vient de lire. Il ne croit nullement dans le pouvoir des astres sur notre destinée et moins encore en une quelconque capacité de prévoir l'avenir. Ce qui l'intéresse dans l'astrologie, c'est une représentation symbolique de l'homme et de l'univers qui s'est enrichie et affinée durant des millénaires, et la possibilité qu'elle offre, grâce au raisonnement analogique, d'y voir plus clair dans la structure d'une personnalité. Car la psychanalyse aussi fonctionne sur une représentation symbolique de l'homme et de son univers intérieur...

Dans ce contexte, la dimension du phénomène astrologique est bien différente de celle à laquelle nous a accoutumé le discours traditionnel. On entre dans le domaine austère et passionnant d'une recherche de la connaissance de l'homme et de son "fonctionnement" en profondeur, qui n'ignore pas la science et la rejette moins encore, mais ne rejette pas davantage d'autres outils que l'homme s'est forgés au long des siècles pour porter sur lui-même un autre regard.

L'astrologie bien tempérée de Mariella Madonna, "les pieds sur terre" même si "la tête est au ciel" n'appartient manifestement pas au même univers. Mariella Madonna a de son art une conception assez traditionnelle. Elle l'exerce avec un mélange de pragmatisme, de bon sens, et d'idéalisme, voire d'altruisme. Prédictive mais sans trop, elle est en tout bien éloignée d'un déterminisme farouche. A la lecture de son livre  on l'imagine psychothérapeute, mi- assistante  sociale, redonnant confiance en leur étoile aux personnes en difficulté. Et c'est d'évidence l'une des facettes du personnage.

Cependant Mariella Madonna c'est aussi et peut-être surtout une astrologue d'entreprise, et c'e pourquoi il s'imposait d'en parler ici. Présentée comme une "pionnière de l'astrologie en matière de recrutement" (2 elle intervient également pour des décisions stratégiques (ouvertures de filiales, création de réseaux de franchise), commerciales (lancement d'une campagne, choix d'un logo). Et elle s'intéresse si l'occasion s'en présente au domaine politique. Cela explique l'existence du Centre d'Etudes Astrologique Mariella Madonna, avec bureaux, équipe standardistes-secrétaires, émissions à la radio et à la télévision.Elle propose aux entreprises "l'astrologie-business" et semble la pratiquer avec succès pour son propre compte, ce qui est bien le moins pour sa propre crédibilité! Et elle enseigne cette spécialité aux futurs astrologues d'entreprises. Que l'on ne vienne pas nous dire que l'entreprise "rationnelle" répugne "l'irrationnel": Mariella Madonna aurait moins de clients, et ils seraient moins prestigieux: on nous pardonnera de ne pouvoir citer de noms !

 

ASTROLOGIE ET PSYCHANALYSE:

ENTRETIEN AVEC PHILIPPE GRANGER

La question fondamentale que se pose toute personne qui aborde l'astrologie est je suppose celle-ci: y a-t-il une influence des astres sur le psychisme et/ou sur le "destin" des hommes, et si oui quelle est la nature de cette influence et de quelle manière s'exerce-t-elle?

- Je pense que beaucoup d'astrologues ne seraient pas d'accord avec ce que je vais vous dire, sauf ceux qui travaillent avec moi depuis des années maintenant, mais ma réponse est que je m'oppose formellement à l'acceptation d'une influence des astres sur les humains, qui est inacceptable à plus d'un titre. Je fais partie des astrologues qui, plutôt que de tourner le dos à la science vont dans le sens de la science. Nous n'avons rien à gagner à ignorer la science. Et tant que la science ne nous aura pas prouvé de manière pertinente que les astres exercent une influence spécifique sur l'individu, je me refuserai à admettre ce que je considère, aujourd'hui, comme une aberration. Les astres n'ont pas d'influence sur les individus.

Ma théorie est un peu compliquée parce qu'elle est très psychanalytique. Mon hypothèse est qu'au lieu d'un mouvement centripète (les astres auraient une influence sur nous) il s'agit d'un mouvement centrifuge: à l'origine des temps, les Anciens ont probablement repéré dans les cycles planétaires des corrélations avec les cycles de leur existence, et même avec les cycles de leur corporalité, j'allais dire de leur physiologie. Il est vrai que lorsqu'on s'intéresse aux cycles biologiques, aux cycles hormonaux, on s'aperçoit qu'ils sont régis par des lois extrêmement rigoureuses.

C'est si vrai que lorsqu'on perturbe artificiellement l'un de ces cycles, on provoque des malaises, des troubles sérieux. Je prends donc comme hypothèse de travail qu'à l'origine, les Anciens ont repéré certaines analogies (pas des "identités" mais des "analogies") entre leurs fonctions cycliques, leurs propres répétitions (nous ne faisons jamais que répéter) et certains cycles cosmiques, et qu'ils ont attribué à ces cycles cosmiques ce qui était en fait les leurs.

Il ne s'agit donc pas du tout en astrologie, en tout cas pour moi, de lire dans les astres les cycles qui m'influencent, mais au contraire de retrouver dans les cycles cosmiques des influences qui sont les miennes mais ql1i d'une certaine façon ont été projetées. Je vais plus loin. Dans mes conférences, je dis souvent: 'mettons-nous une fois pour toutes dans la tête que l'astrologie n'existe pas.

Nous travaillons avec des variables qui sont purement symboliques, il faut accepter cela". Certains astrologues nous prennent à juste titre pour des fous furieux puisque, eux, vont jusqu'à attribuer des valeurs, j'allais dire une réalité objective, aux cycles planétaires. Tant que les astrologues n'auront pas compris qu'ils travaillent dans l'analogie et dans le symbolismes on n’en sortira pas. Donc, pas d'influence planétaire, mais à l'origine une projection sur la réalité cosmique, qui existe bel et bien, qui est perceptible. Ainsi, on a attribué à certains cycles planétaires des propriétés qui appartiennent à l'homme, et qui leur sont analogiquement liées. C'est donc l'inverse d'une influence des astres sur les hommes.

Cela veut dire que si par miracle tous les astres disparaissent à l'exception de la Terre,

l'astrologie n'en serait nullement affectée!

- Absolument, et j'irais même un peu plus loin. II se trouve que les Anciens ont projeté au niveau des astres, parce que c'était le macrocosme, et qu'il y avait là, de plus, une relation au divin. Mais on peut très bien imaginer de projeter sur autre chose. C'est ce qu'ont fait les Orientaux. Par exemple le Yin et le Yang indiens, c'est une autre façon symbolique d'expliquer le        fonctionnement humain; c'est fait à travers un idéogramme qui n'a rien à voir avec le cosmos. On pourrait donc imaginer une représentation autre que les cycles planétaires, mais il se trouve que c'est celle que les Anciens ont choisie, probablement parce que c'est ce qu'ils ont trouvé de plus proche de notre propre fonctionnement. Et cette représentation s'est enrichie durant des milliers d'années.

Pour étayer ce propos, je m'appuie sur la théorie psychanalytique: c'est cohérent, j'allais le dire dans la phylogénèse.

Le mécanisme de projection est un mécanisme extrêmement archaïque. C'est même, lorsque l'enfant naît, le premier mécanisme auquel il a recours: projeter à l'extérieur des phantasmes qui la plupart du temps n'ont rien de joyeux, phantasmes d'agression etc.

La psychopathologie montre que les mécanismes de projection appartiennent a des structures très archaïsantes; la projection est un mécanisme archaïque dans la mesure où il s'agit effectivement de projeter à l'extérieur de soi, sur autre chose, des propriétés de soi; c'est un mécanisme que chacun peut utiliser. Cela devient pathologique si c'est structuré, répétitif, et si l'on ne peut plus s'en passer.

J'ai vraiment le sentiment qu'au début, tout est projection, et l'astrologie est un exemple extraordinaire de projection archaïque qui se perd dans la nuit des temps: des hommes auraient projeté dans les cycles planétaires, qu'ils pouvaient observer à l'œil nu, des propriétés analogiques qui leur appartenaient.

Considérez-vous qu'il y a enrichissement de votre pratique psychanalytique par l'astrologie ?       

Ce serait plutôt le contraire; en tout cas, corrélation, rencontre.

Effectivement mon discours astrologique est un discours éminemment psychanalytique. C'est la raison pour laquelle je ne m'occupe jamais d’astrologie prévisionnelle ou évènementielle. Je n'en fais pas, je ne demande à mes stagiaires de ne pas en faire, et j'essaie de leur démontrer à quel point il est impossible de prévoir un événement.Par contre il est possible de faire un retour en arrière, si vous acceptez avec moi le principe qu'il y a au départ un mouvement centrifuge, on peut faire revenir en un mouvement centripète ce que l’on a projeté. Bref, on peut toujours justifier un événement après coup, mais prévoir, en tout cas par l'astrologie. je suis convaincu que chaque      fois qu'un astrologue émet une hypothèse événementielle, il prend le risque de se couvrir de ridicule !

La prévision est de toutes manières bien aléatoire puisqu'une erreur de quelques minutes

dans la détermination de l'heure de naissance entraîne je crois un décalage dans les

prévisions qui se compte en années !

L'erreur sur l'heure de naissance transforme surtout le thème dans de telles proportions qu'on ne sait plus sur quoi on travaille. Ma pratique consiste, à partir du thème astrologique, à retrouver ce qui a été projeté et qu'est-ce qui a été projeté? Les cycles vitaux de l'individu et sa structure psychique. Donc je ne fais d'étude que structurale et c'est la seule chose que j'enseigne. L'astrologie me sert à émettre des hypothèses -cela va rarement plus loin- ou à faire des propositions structurales." J'ai affaire à un individu qui semble avoir une structure plutôt ceci ou plutôt cela, et qui par conséquent..." Si je ne fais pas d'astrologie divinatoire, je fais de l'astrologie déductive, au sens où un test peut éventuellement être déductif. On peut supposer que si le sujet a tel processus fonctionnel et telle structure psychologique, il pourra se comporter de telle sorte dans telle situation. Voilà ce que je fais.

En recrutement, il me semble (contrairement à ce que l'on dit généralement) que l'important n'est pas de comparer un profil individuel à un profil type, mais de voir si la structure de la personnalité d'un candidat est compatible avec une activité qui a une finalité et un certain nombre d'objectifs, qui est soumise à des contraintes spécifiques, et qui s'exerce dans un certain environnement. II me semble que votre approche structurelle pourrait parfaitement répondre à ces interrogations ?

- Oui, sûrement. Ce sont d'ailleurs des questions auxquelles je suis confronté très fréquemment au niveau de jeunes gens et de jeunes filles qui doivent choisir une orientation.

Et si l'on vous proposait d'intervenir dans le même esprit (et non dans un contexte de sélection simpliste) pour un recrutement?

- Je le ferais peut-être. Je ne ferais pas de sélection' car j'y suis opposé par éthique personnelle, mais si on me proposait de participer dans une optique d'orientation, je le ferais volontiers, mais sous une forme de profil structural et de propositions. Je dirais volontiers:"

Tel individu me paraît fonctionner comme cela; voilà quels sont ses mécanismes de défense, voilà les points où il bloque; voilà au contraire les points où il peut enrichir son entourage..." Ensuite, c'est à vous de prendre la décision.

J'aimerais en revenir à la pratique de l'astrologie. De l'extérieur, l'astrologie semble posséder une technique de base, commune à tous les astrologues; et en même, temps, on a l'impression qu'il y a autant d'astrologies que d'astrologues; ou pour ne pas exagérer, que d'écoles et de courants, et ils sont nombreux.

- Vous exagérez à peine: il n'y a pas de méthode de base; il y a des "claviers" symboliques communs. C'est vrai que nous nous servons tous par exemple du zodiaque (qui, je le répète, n'existe pas ! C'est purement abstrait) , nous nous servons du système planétaire, et nous nous servons des rapports angulaires (également fictifs) entre les planètes. Donc nous utilisons tous le même matériel; mais non seulement nous n'avons pas tous la même méthodologie mais, ce qui est plus grave, nous n'avons pas tous la même théorie de référence pour exprimer notre analyse. Il y a autant de grilles d'analyse que d'écoles, .et il y a pas mal d'écoles d'astrologie. Il peut y avoir des différences énormes dans la mesure où, par exemple, je ne m'exprime qu'en termes psychologiques et psychanalytiques. C'est ce qui me distingue des autres courants astrologiques, que je ne fréquente pas, c'est aussi la difficulté de l'approche que je propose.

Car cette approche suppose des connaissances appropriées en psychologie et en psychanalyse. Les étudiants qui travaillent avec moi depuis 2 ou 3 ans sont rôdés à ma façon de voir les choses; ils sont capables d'approcher un thème de la même façon et de s'exprimer en termes

de psychologie et de psychanalyse structurale. En ce domaine, j'ai l'impression d'avoir beaucoup apporté à l'astrologie, car la plupart des astrologues se débrouillent avec les moyens du bord et font de la psychanalyse sans même connaître la psychologie. Et c'est très grave d'utiliser des mots dont on ne connaît pas véritablement le sens: c'est la porte ouverte à

n'importe quelle manipulation psychologique, cela représente des dangers considérables. J'essaie au travers de cours, de séminaires, de publications, d'amener l'astrologue amateur à une sorte de rigueur déontologique, et je lui fais obligation de maîtriser le sens des mots qu'il utilise.

Cela paraît une exigence relativement modeste..

- Mais ce n'est pas si facile à obtenir. Or les mots que l'on utilise ont un poids, ont une portée; il est grave que celui qui analyse un thème utilise des mots qu'il a piochés un peu partout sans savoir ce qu'ils recouvrent, et les balance à la tête du consultant sans savoir quel va être le retentissement, le poids de ces mots. C'est un véritable danger. Vous voyez, je suis très

Ambivalent par rapport à l'astrologie, je me suis demandé si j'avais le droit de l'enseigner telle que je l'enseigne; je me pose finalement la question, après 25 ans de travaux, de savoir si l'on doit faire de l'astrologie autrement que pour soi-même ? Est-ce que l'astrologie ne serait pas un code symbolique mis à notre disposition pour notre propre évolution, notre propre maturation, notre propre analyse, mais de quel droit se penche-t-on sur le thème d'autrui?

Sans doute parce qu'il existe une demande en ce sens, et qu'il est difficile de refuser d'y répondre quand on se sent capable de le faire honnêtement, alors que chacun n'a pas la capacité ou le goût d'apprendre l'astrologie pour son seul usage. Par ailleurs, comment l'entreprise (ou à la limite la personne privée) qui désire faire appel à un astrologue peut-elle s'assurer de sa compétence, de sa qualité, de son niveau d'exigence déontologique?

- Effectivement, le vrai problème de l'astrologie n'est pas que les scientifiques lui fassent la gueule -ils la font aussi à la psychanalyse. Le véritable problème c'est que l'astrologie n'a aucune représentativité, aucune espèce de validation. En graphologie, si vous sortez de la Société Française de Graphologie, vous avez un diplôme d'une école reconnue. En astrologie, il n'y a rigoureusement rien, ni sur le plan méthodologique, ni sur le plan déontologique. On me rapporte fréquemment des histoires qui me font dresser les cheveux sur la tête; certains astrologues se permettent des affirmations...

Ce qui manque à l'astrologie, c'est mie charte, c'est un consensus déontologique, qui n'existe pas et qui n'existera pas avant longtemps; car à travers l'astrologie comme partout, il y a la recherche d'un pouvoir. Les milieux astrologiques sont déchirés par la soif de pouvoir. Et puis dès lors qu'on s'intéresse à la psychologie, à la psychanalyse, à l'astrologie, il faut être un puits de culture. Je le répète sans cesse à mes stagiaires, vous ne pouvez pas faire de l'astrologie si vous ne faites pas aussi de la psychanalyse, de l'histoire, de l'ethnologie, de  l’anthropologie.

C’est tout à fait indispensable! Revenons au problème de la formation et spécialement de la formation initiale. Pour apprendre les "techniques de base" de l'astrologie, on ne peut actuellement que s'adresser à

un professeur qui appartient à un certain courant de pensée, et l'on se trouve en quelque sorte engagé dans ce courant sans avoir les éléments de choix et le recul nécessaire.

A votre avis, parmi les structures à mettre en place pour organiser et crédibiliser l'astrologie, ne devrait-il pas y avoir la création d'une Ecole pour débutants, qui ne serait inféodée à aucun courant de pensée, mais qui donnerait une formation initiale, qui définirait sur des bases rigoureuses un vocabulaire technique commun à tous les astrologues et qui permettrait d'acquérir les données indispensables de psychologie et de psychanalyse auxquelles vous faisiez allusion?

- Bien sûr, mais le rapprochement entre les différentes approches n'est peut-être pas possible. Entre ceux qui pratiquent l'astrologie traditionnelle, c'est-à-dire qui appliquent purement et simplement les textes anciens qui sont à notre disposition (Ptolémée etc...) et ma propre conception, i ly a un monde. On n'a jamais réussi en France (car il n'en est pas ainsi en Angleterre ou aux U. S. A.) à réunir les astrologues autour d'une charte déontologique et d'une méthodologie pratique. En réalité, tous les astrologues qui enseignent ont le sentiment de détenir la vérité. Danièle Rousseau a essayé en créant la Fédération française d'astrologie

Mais il n'y a pas beaucoup d'adhérents..

Non, et de plus ils ne participent pas vraiment. Chacun reste sur ses positions et pense avoir découvert la panacée. Il se trouve que nous nous rencontrons à un moment important de ma carrière d'astrologue, puisque j'ai le projet de créer à la rentrée un groupe d'études et de recherche nanti d'un périodique, précisément pour réunir un certain nombre de personnalités d'horizons divers. Il faut qu'il soit assez ouvert pour ne pas faire que du Granger, au risque de tourner en rond pendant des années... 11y aura des médecins, des scientifiques, des informaticiens, des biologistes, un juriste, et bien sûr des astrologues, afin d'ouvrir des voies de recherche, créer des textes et même éventuellement (c'est mon phantasme) essayer d'établir ensemble une charte, qui soit un point de repère.

Vous avez déjà créé une école, où vous enseignez votre propre système. A qui vous adressez-vous, et vers quelle pratique s'orientent ensuite vos élèves?

- Je n'ai pas constitué une école à proprement parler, mais elle existe de fait. Depuis des années, j'anime des séminaires qui ont pour but d'enseigner mon système à des personnes qui ont déjà 3 ou 4 ans d'astrologie, et de leur apprendre comment corréler à travers le discours, la théorie psychanalytique et la symbolique astrologique. Beaucoup viennent simplement par intérêt personnel; certains dans la perspective de donner des consultations.

Je voudrais que nous parlions plus précisément des modes possibles d'utilisation de l'astrologie dans l'entreprise. Il semble y avoir à l'heure actuelle une demande (qui ne se limite pas aux problèmes de recrutement) et des pratiques. Il y a des astrologues pas très nombreux sans doute, spécialisés dans "l'astrologie-business", et qui ne manquent manifestement pas de clients.

Vous récusez la possibilité de prévisions, et ce domaine ne m'intéresse pas non plus.

Par contre, les quelques expériences que j'ai menées personnellement dans le cadre de mon enquête m'inclinent à penser que l'astrologie est un outil d'investigation psychologique au moins aussi performant et sans doute plus riche que bien d'autres. Or l'entreprise a besoin, à mon avis, de données relativement simples mais solides et organisées. Ne pensez-vous pas que votre approche par la structure de la personnalité pourrait répondre très précisément à ce• besoin ?

- Il faut aussi se garder de trop simplifier, de faire de la caractérologie ce qui est excessivement réducteur ! Je vais vous citer une expérience personnelle:

On m'a demandé pendant plusieurs années, comme psychologue et non comme astrologue, de participer au recrutement de jeunes gens et de jeunes filles pour une école supérieure de commerce. J'ai donc vu plusieurs centaines de jeunes gens avec lesquels j'avais un entretien, trop court d'ailleurs, au terme duquel je devais remettre un rapport. Les dirigeants de cette école étaient totalement prisonniers de stéréotypes. Pour eux, un commercial c'est un être plus ou moins vibrionnaire, qui passe par la fenêtre quand vous le mettez à la porte; c'est quelqu'un qui "en veut", qui a les dents longues au point que cela raye le parquet ! Il a fallu me battre avec eux pour leur faire comprendre que pour faire du commerce il n'est pas forcément nécessaire d'être un hypomaniaque, surexcité et stressé en permanence; que j'avais rencontré des commerciaux de très haut vol qui étaient plutôt introvertis, d'un calme olympien et qui n'en possédaient pas moins la maîtrise de leur métier. J'ai rencontré parmi ces jeunes garçons et filles des profils de ce type, profondément stables, fonctionnant sur le mode de la résistance, de 1a maîtrise, qui me paraissaient tout à fait à leur place dans une école de commerce et de gestion, car c'était aussi une école de gestion. J'ai dû me battre pour les faire entrer en disant: : le profil que vous avez en tête est extrêmement réducteur; vous allez faire de votre maison une cocotte-minute, vous n'allez avoir que des excités, des arrivistes; mais il y a peut-être une autre manière de concevoir le commerce et la gestion.

Je crois que c'est le problème de fond, les entreprises ne sont souvent pas capables de définir ce qu'elles recherchent au-delà d'un profil technique (et encore !) et quand on en arrive au profil psychologique, on fonctionne uniquement sur des stéréotypes simplistes. On en arrive ainsi à éliminer systématiquement les personnalités riches et originales qui apporteraient à l'entreprise la "dose" d'innovation et de créativité dont elle a besoin.

Et d'autre part, on ne se soucie pas assez de savoir si la personne recrutée pourra s'intégrer dans le système de l'entreprise, fonctionner avec l'environnement humain, et notamment hiérarchique qui est le sien.

- J'ai vécu une seule fois une expérience qui va dans ce sens. Je devais participer au recrutement d'un chef comptable pour une société très importante, et ce chef comptable allait dépendre uniquement du directeur général. J'ai demandé à rencontrer ce directeur général, et je l'ai soumis à un interrogatoire. Je lui ai dit: "je ne peux pas travailler pour vous si je ne connais pas le fonctionnement de votre société, non sur le plan matériel, cela m'est égal, mais sur le plan psychologique. Quelle est votre psychologie à vous, puisque le chef comptable vous sera directement rattaché; quels seront vos rapports ? Car s'il n'était question que de capacité technique, vous n'auriez pas besoin de moi. Ce qui est important, c'est que les relations entre vous et lui soient harmonieuses".

Ce qui me paraît important dans un recrutement, ce n'est pas tellement de scruter chaque trait de personnalité pour lui-même, mais d'identifier la structure globale de la personnalité et le mode de fonctionnement de l'individu.

- La structure est effectivement fondamentale car elle renvoie à deux types d'informations importantes:

  • Une approche potentialités/limites. Si on a affaire par exemple à une structure très fortement obsessionnalisée, on aura des processus fonctionnels propres à cette structure: un rapport à l'autre qui est fait de distance, de contrôle, de maîtrise, une difficulté d'approche; des processus fonctionnels répétitifs, récurrents etc, une tendance à la rumination éventuellement.

Il est évident qu'un sujet comme celui-là présente à la fois des qualités spécifiques  symboliques spécifiques et des limites. Il  a des situations dans lesquelles on sait qu'il sera

mal à l'aise, d'autres au contraire où il sera tout à fait efficace.

  • Un second critère me paraît très important, c'est ce qu'on appelle en psychanalyse "l'idéal du moi", cette image idéale vers laquelle nous tendons. C'est le désir d'être. C'est une information extrêmement importante, si on arrive à la traduire, parce que l'individu tend d'une façon générale, même sans le savoir, mais de toutes ses forces vers ce point ultime. Il faut en tenir compte car cela renseigne sur l'axe professionnel dans lequel le sujet peut ou. doit s'investir. On sait très bien par exemple que le formateur est toujours quelqu'un qui, au départ, à besoin de se former lui-même; de la même façon que pour les métiers d'aide (médecins, psychologues etc.) ce sont toujours des gens qui, au départ, ont besoin de se réparer eux-mêmes, et qui se réparent en tentant de réparer les autres. II faut constamment revenir à l'origine des choses.

 

C'est évidemment une toute autre vision des choses que la sélection à tout prix du candidat le plus performant. Il faut espérer que les entreprises finiront par comprendre que leur intérêt serait de repenser leurs besoins et leurs méthodes et de sortir d'un conformisme routinier qui leur coûte finalement très cher.

ASTROLOGIE ET BUSINESS:

ENTRETIEN AVEC MARIELLA MADONN

La première question que l'on se pose face à l'astrologie est de savoir si les astres ont une influence directe et déterminante sur l'homme, comme ils semblent en avoir sur certains phénomènes naturels ou psychologiques. Dans ce cas, il devrait y avoir possibilité de démontrer la réalité et l'importance de cette influence. Or toutes les tentatives faites en ce sens semblent avoir échoué

- Chacun part de son expérience personnelle. Que certains aient fait des expériences qui n'ont pas été positives est tout à fait possible. Ce dont je peux parler, c'est de mon expérience personnelle, de ce que j'ai fait de l'astrologie, de la manière dont je l'ai utilisée depuis une quinzaine d'années, avec une approche à la fois cartésienne mais aussi spiritualiste. Il n'y a rien de plus concret que l'astrologie: quand on considère le système planétaire dans son ensemble, le macrocosme qui influence notre "petit microcosme". On sait que l'individu est marqué par le cycle des saisons. Ce n'est pas un hasard si les 365 jours de l'année constituent le cycle de la révolution du soleil, et si tout notre calendrier est établi en fonction du système planétaire.

Chez l'homme, il y a ce qu'on appelle le terrain, le potentiel énergétique que l'individu possède en lui et qui est indiqué par son thème astral, mais qu'il ne réalise pas nécessairement. II faut donc voir comment ce potentiel est vécu, à quel degré il est réalisé. Il y a des personnes qui vivent complètement leur thème astral, c'est-à-dire qui, indépendamment des événements extérieurs, arrivent à le cerner, l'analyser, le gérer; l'individu qui ne vit pas son thème est celui qui ne le connaît pas. Mais chacun rencontre des moments dans son existence où il se sent limité dans ses réalisations alors qu'il se sent illimité dans sa pensée. Si l'individu se pose alors des questions, l'astrologue peut l'aider à exprimer ce qu'il a en lui.

 

J'ai commencé à exercer en Suisse, dans un milieu complètement rationnel et carré, et j'ai travaillé dans le milieu financier, avec des banques. Les résultats existent et ont pu être constatés...

Techniquement, l'étude d'un thème astral comporte une part de calculs, (le "montage" du thème); une interprétation des résultats; mais aussi, en arrière-plan, une finalité de cette Interprétation.

Peut-on dire que la technique de base (éléments pris en compte et modes de calcul utilisés pour le montage d'un thème) sont rigoureusement identiques dans tous les cas? L'astrologie utilise les éphémérides, calculs astronomiques parfaitement rigoureux et officiels. Et c'est à partir de ces données que l'on réalise le montage d'un thème. Les résultats sont donc exactement les mêmes pour les astrologues.

Mais qu'en est-il au niveau de l'interprétation de ces données ? N'y a-t-il pas des différences d'une école à l'autre, voire même d'un astrologue à un autre ?

- L'interprétation est un art, parce qu'elle résulte de notre propre expérience' •et de notre manière de sentir les choses. Il en est de même pour les médecins:. suivant leur expérience et leurs capacités humaines, leur diagnostic sera plus; ou moins rapide et plus ou moins sûr. Les grandes lignes de l'interprétation sont également communes à tous les astrologues. Mais pour déterminer de quelle manière ces influences vont s'organiser et s'exercer sur un individu er particulier, là interviennent la connaissance et l'expérience de chacun. Il ne t suffit pas de constater que tel élément a telle signification. II faut déterminer quels sont les éléments qui vont réellement exercer une influence, dans quel ordre et dans quel sens ils vont jouer. La valeur personnelle de l'astrologue e, donc très importante. De plus, quand on travaille au service des entreprises, î faut avoir aussi une expérience personnelle de l'entreprise. J'ai travaillé dans une multinationale, où j'étais chargée de recruter; et avant d'avoir engagé 1500 personnes, je n'avais pas tout compris! Ce fut une expérience concrète e très intéressante. L'astrologie peut s'exercer dans deux domaines tout à fait distincts: celui du monde des affaires, tout à fait terre à terre, où l'on peut constater des résultats. Ensuite il y a un autre chemin, celui d'une certaine 1 philosophie, d'une spiritualité.

L'interprétation d'un thème débouche sur deux ordres d'informations:

  • Une description psychologique de l'individu, qui vise à cerner aussi bien l'ensemble de sa personnalité et de ses motivations que l'examen de points précis relevant de la forme d'intelligence, des modes de comportement ou du potentiel d'évolution;
  • Une part que l'on peut appeler "prédictive" ou "prévisionnelle" selon le degré de déterminisme que l'on y attache.

- Il reste toujours une part de libre-arbitre: le destin n'est pas quelque chose qui vous tombe dessus; ce qui vient de soi, on peut toujours le modifier, l'infléchir dans une certaine mesure; ce qui vient de-l'extérieur c'est autre chose. Chacun a son potentiel, son champ d'action, le domaine dans lequel il peut s'épanouir. Ce que l'on peut donc apporter, c'est de définir le champ d'action qui convient à une personne. Car on ne peut pas aller contre sa nature. En fait, nous avons au fond de nous-mêmes un itinéraire qu'il faut connaître, accepter, mais ensuite il faut se prendre en charge complètement: c'est cela que peut apporter l'astrologie. II faut expliquer également que dans une société, il y a des règles, une hiérarchie. L'astrologie permet une compréhension très vaste de la vie.

Sur le plan de l'investigation purement psychologique, ne devrait-on pas conduire une recherche systématique de la fiabilité des informations que permet d'obtenir l'astrologie, afin

de déterminer objectivement ses domaines de compétence et la valeur du diagnostic qu'elle permet de poser?

- Ce serait effectivement très intéressant: je cherche à officialiser et à valoriser ma profession, à lui redonner ses lettres de noblesse et je serais tout à fait d'accord pour participer à une telle expérience.

Quelle que soit la capacité prédictive que l'on accorde à l'astrologie, est-il acceptable de faire part des conclusions auxquelles on arrive sur ce plan à une autre personne que l'intéressé lui-même, notamment à une entreprise dans le cadre d'une opération de recrutement

- Il faut répondre de manière tout à fait "carrée" au problème que vous soulevez: on ne peut donner à l'entreprise qu'un portrait professionnel et on ne doit jamais dépasser cette limite; le reste ne regarde que l'intéressé. Ce qui concerne l'employeur, c'est de savoir si une personne peut travailler dans tel service, à tel poste et avec telles personnes. Est-ce possible ou pas, et à quelles conditions.

Plus généralement, dès qu'il y a recours à un mode quelconque d'investigation psychologique (astrologie ou autre) dans une finalité professionnelle, et notamment en recrutement, n'estimez-vous pas qu'il devrait  être imposé une stricte déontologie.

Souscririez-vous en particulier aux propositions suivantes:

  • Aucune investigation psychologique ne peut être conduite sans l'information préalable du candidat, et moins encore à son insu.
  • Les résultats de l'investigation doivent être communiqués au même titre et dans les mêmes termes qu'à l'entreprise (ou le cabinet de recrutement);
  • Le candidat doit pouvoir obtenir directement du praticien les explications ou commentaires qu'il estimerait nécessaires, et être informé de cette possibilité.

- Je vais vous répondre clairement: j'ai participé à de très nombreux recrutements et je n'ai jamais fait un thème sans le consentement de l'intéressé et je demande toujours à le rencontrer: d'abord quand on entreprend une démarche astrologique, il faut l'assumer, et au-delà de l'aspect purement professionnel, un  contact peut se créer; la personne peut se poser d'autres questions auxquelles je peux répondre, et qui resteront entre nous. Le but n'est pas de faire un travail sournois. Au contraire, lorsque quelqu'un n'est pas adapté à mie fonction ou à une entreprise, on peut lui conseiller de s'orienter vers un autre domaine, l'aider à réussir dans un autre contexte et dans une autre société.

On vous présente comme une spécialiste et une pionnière de l'astrologie appliquée au recrutement. En quoi l'astrologie vous semble-t-elle particulièrement adéquate au recrutement, L'est-elle davantage que d'autres disciplines plus répandues actuellement, comme la graphologie par exemple?

- Je ne fais pas de complexe d'infériorité, mais je n'ai pas non plus d'exclusive.

Je remarque cependant que l'écriture se modifie en fonction du moment, d'un évènement, d'un choc. L'astrologie me paraît plus explicite: elle permet vraiment de cerner le moi intérieur dans sa réalité permanente.

Rien ne permet d'attester que quiconque se présente comme astrologue a acquis une suffisante compétence: il n'existe pas de formation reconnue, pas de diplôme.. .Enfin comme vous  le soulignez vous-même, il semble y avoir peu d'astrologues qui aient aussi une réelle connaissance de la vie en entreprise et des techniques du recrutement. De ce fait, comment une entreprise peut-elle choisir un astrologue avec une garantie suffisante de compétence.

- J'ai rencontré des astrologues réellement compétents, mais il faut reconnaître qu'il y en a peu. En Belgique, il y un syndicat qui exerce une sélection très sérieuse. Je souhaiterais que cette profession ait un caractère officiel et, personnellement, je serais prête à subir toute forme de sélection. Il y a moins encore d'astrologues qui aient une connaissance de l'entreprise.

Lorsque j'exerçais à Lausanne, je crois que j'étais la seule pour toute la Suisse

Vous travaillez semble-t-il essentiellement pour les entreprises, et dans deux domaines; d'une part la gestion des hommes et particulièrement le recrutement; d'autre part le conseil en d'autres domaines, économique, commercial etc. Quelle est l'importance relative de ces deux domaines dans l'ensemble de votre activité?

- L'intervention pour des entreprises représente environ 70% de mon activité. Il est difficile de préciser quelle est la part de recrutement et celle du conseil; cela varie suivant les périodes; ce qui est sûr, c'est que ces domaines s'enchaînent: on commence par l'un et généralement on continue par l'autre. Au début il y a toujours un certain scepticisme d'une partie des dirigeants; après un premier mandat limité, les responsables peuvent juger du résultat e ils s'ouvrent beaucoup plus.

Je ne vous demande pas de citer le nom des sociétés qui font appel à vous, mais pourriez-

vous donner une idée du genre d'entreprises qui vous contactent: plutôt grandes ou petites: dans quelles branches professionnelles particulièrement...?

- C'est extrêmement varié. Cela va d'un groupe très important dans la coiffure qui a ouvert 170 magasins en franchise, en France et à l'étranger, sur mon conseil; il y a les problèmes de restructuration, la recherche d'associés.. .Cela concerne aussi bien des petits commerçants que de très importantes sociétés, dans des branches professionnelles très diverses.

Ceux qui décident de faire appel à vous sont-ils plus généralement les dirigeants des entreprises, ou les responsables de personnel

- C'est presque toujours les dirigeants d'entreprise. Les directeurs de personnel me contactent dans une deuxième phase.

On cite des chiffres tout à fait fantaisistes sur la proportion d'entreprises qui recourent 3 l'astrologie en France; 10% est un chiffre souvent avancé. Pensez-vous que cette proportion  soit exacte ? Comment voyez-vous l'évolution dans les années à venir?

Il m'est très difficile de vous répondre. Je suis connue, par la radio et la télévision, et mon cas n'est peut-être pas très représentatif. L'astrologie est beaucoup plus utilisée par les entreprises aux Etats-Unis qu'en France, mais il y a une forte progression qui s'accentuera dans les prochaines années.

Qu'est-ce qui vous caractérise par rapport à d'autres astrologues; avez-vous une approche particulière qui fait que l'on s'adresse à vous plutôt qu'à d'autres. ..?

- Je pense que ce qui est important, c'est mon propre cheminement, ma connaissance du milieu des affaires. Comme je vous l'ai dit, j'ai travaillé plus de dix ans dans une multinationale, j'ai eu des responsabilités de direction, j'ai créé une société en Suisse pour le compte de cette multinationale.

Cela m'a permis une expérience très riche sur le plan humain, j'ai rencontré des quantités de gens qui avaient des systèmes de pensée totalement différents; j'ai constitué ou modifié des équipes de travail qui fonctionnaient mal pour obtenir une meilleure harmonie et une plus grande efficacité; j'ai eu à m'occuper d'agences qui ont obtenu les meilleurs résultats entre la France, la Belgique, la Suisse... Et au bout de tout cela, il y avait des résultats concrets, autant sur le plan des relations humaines que de la réussite commerciale. Je me suis occupée également de campagnes politiques, de recherche de slogans; c'est tout à fait passionnant: il faut trouver dans un thème la phrase, la formule qui "colle" le plus avec le personnage. Et là aussi, on obtient des résultats. La fameuse "force tranquille" c'est un slogan astrologique.

Je travaille aussi avec des créateurs de logos, et pour la recherche de noms d'entreprises. C'est tout cela qui fait que l'on devient connu et c'est la boule de neige, mais la base c'est tout de même ma formation et mon expérience dans l'entreprise.

 Etes-vous, venue au recrutement à cause de l'astrologie ou, au contraire, est-ce la pratique du recrutement qui vous a conduite à étudier l'astrologie?

- Je m'étais intéressée à l'astrologie avant; mais j'ai commencé à faire du recrutement de manière tout à fait classique; l'astrologie s'est insérée peu à peu dans ma pratique. J'avais affaire à des Allemands qui étaient très sceptiques, mais on m'a tout de même fait confiance. Au début je n'avais même pas de contrat, et ce sont bien mes résultats qui m'ont fait rester plus de 10 ans!

Pouvez-vous parler de l'école d'astrologie que vous avez créée?- Elle comporte trois niveaux: l'apprentissage des techniques de l'astrologie qui dure 6 mois, un deuxième cours d'un an pour l'étude de l'interprétation, et un niveau supérieur qui est un cours de spécialisation à l'astrologie business. C'est évidemment ce dernier niveau qui porte plus spécialement ma couleur personnelle.

 

IMPRESSIONS ET APPRÉCIATIONS SUR L'ASTROLOGIE

 

Quelques observations incontournables

 Il est très difficile de porter une appréciation sur l'astrologie qui ne soit pas uniquement d'humeur si on ne l'a étudiée en profondeur, et une telle étude demande plusieurs années. Aussi pour la majorité des opposants comme des "fidèles non pratiquants", tout se ramène à une question de foi, éventuellement confortée par une "expérience personnelle" positive ou négative qui, dans l'un et l'autre cas, n'a guère de valeur probante.

Nous avons fait ou nous aurions pu faire la même remarque pour toutes les approches symboliques, mais il s'ajoute dans le cas de l'astrologie (et de la numérologie) un élément déterminant qui n'existe pas ou à un moindre niveau pour les autres méthodes et qui exacerbe les réactions passionnelles: c'est la capacité de prédiction (ou de prévision) qui lui est attribuée, et qui renvoie à une sorte de pouvoir occulte et magique. La ligne de clivage est donc nette: les uns acceptent ce pouvoir comme un fait et avec lux toute l'astrologie, sans aucun esprit critique, les autres refusent ce pouvoir comme une atteinte à leur raison ou plus simplement par peur de ce qu'il impliquerait, et rejettent avec lui l'astrologie toute entière, sans plus d'examen.

On rencontre aussi, il est vrai, quelques pragmatiques: ils ont constaté que "cela marche", que cela permet d'obtenir des informations intéressantes pour la vie personnelle ou professionnelle; ils utilisent ces informations avec plus ou moins de prudence mais ne s'intéressent aucunement au mode de fonctionnement, comme on peut rouler en voiture et se refuser à soulever le capot! Il n'en demeure pas moins qu'on ne peut aborder l'astrologie sans se poser la question fondamentale: est-elle structurellement liée à une capacité prédictive réelle ou supposée (peu importe à ce stade), ou au contraire, peut-elle exister indépendamment de cette capacité prédictive éventuelle?

 

Il faut noter que les "croyants avoués" sont nombreux, et les croyants "honteux" plus nombreux encore si l'on en croit les sondages, réalisés périodiquement et la "charge de travail" des astrologues; qu'ils se rencontrent dans toutes les classes sociales, à tous les niveaux culturels; que cadres supérieurs, chefs d'entreprises et recruteurs ne sont pas en reste.

C'est pour cette dernière raison qu'il est important d'aborder avec sérieux le problème que pose l'astrologie. En effet:

  • D'après des estimations que l'on ne peut certes garantir, une entreprise sur dix environ ferait appel à l'astrologie, que ce soit pour recruter, pour choisir un logo, pour fixer les dates d'une campagne publicitaire, pour décider d'un investissement, etc. Des noms ont été cités dans divers articles de presse et les entreprises concernées ne• semblent pas voir exigé de démentis: la Fnac, Auchan, Int radis, la Snpe, Michelin, Nixdorf, Citroën, d'autres encore. Et même s'il ne s'agit pas de 10 mais de 5% des entreprises, ce n'est pas négligeable.
  • Un certain nombre de conseils en recrutement utilisent l'astrologie et pas nécessairement "en douce", mais officiellement et en justifiant leur choix. Bernard Alexandre a été sans doute l'un des premiers, pour l'astrologie comme pour bien d'autres approches et non sans quelque ostentation; le Centor s'en explique tout en s'en excusant dans un dossier assez confus et peu convaincant; le cabinet Aion expose très carrément l'intérêt qu'il trouve à recourir conjointement et complémentairement à l'astrologie et à la graphologie. Et d'autres cabinets sans doute font de même sans trop le dire.
  • Enfin les astrologues spécialisés dans le recrutement et le business se multiplient, sans être aussi nombreux qu'on le raconte. Outre ceux que nous avons rencontrés, d'autres noms sont cités périodiquement par la presse (toujours les mêmes d'ailleurs), et il ne semble pas que ces astrologues se plaignent de leur chiffre d'affaires. Certains cabinets de conseil se plaignent même d'être importunés par des astrologues qui proposent leur collaboration. Certes, le nombre des adeptes n'a jamais démontré l'authenticité d'une croyance, mais pas davantage sa fausseté, et il faut bien constater que le recours à l'astrologie sans être une vague de fond, ne peut plus être considérée comme un phénomène marginal.

Un dernier point nous semble évident: il y a deux grands types d'astrologues, et deux grandes conceptions de l'astrologie. Pour schématiser, disons qu'il y a une astrologie "populaire" et une astrologie "savante". Par astrologie "populaire" nous entendons non seulement toute la cuisine commerciale à la limite de la débilité que l'on connaît, mais aussi bien ce que l'on pourrait appeler l'astrologie naïve; on rencontre sans doute parmi les praticiens de ce type d'astrologie des escrocs et des charlatans, mais tout autant de praticiens honnêtes et de bonne foi, qui pensent et veulent sincèrement rendre service.

Pour être une fois encore schématique, disons que l'astrologie populaire se veut quasiment toujours prédictive, ou tout au moins "prévisionnelle". C'est d'ailleurs à cette astrologie "populaire" que font appel chefs d'entreprise, publicistes et hommes politiques...

Une toute autre catégorie de gens s'intéresse de près à l'astrologie : ce sont des

"intellectuels", souvent des scientifiques, dont le niveau de formation et la culture ne peuvent être mis en doute.

Jung, médecin, anthropologue, disciple éminent de Freud avant de rompre radicalement avec lui pour élaborer sa propre doctrine, écrit: "l'astrologie a une grande importance et je suis loin de la sous-estimer. Cela ne veut pas dire qu'il faille supposer que les constellations éternelle;, soient responsables du caractère de chacun et de leurs particularités. Les constellations nous servent essentiellement à préciser notre position dans l'espace et dans le temps".

Il ne "croyait" pas pour autant aux prédictions de la Madame Soleil de l'époque mais il renvoie à l'inconscient collectif, et aux symbolismes archétypiques qui sont des éléments

fondamentaux de sa conception de la psychologie des profondeurs.

Lorsque Bruno Lussato déclare:

"Si l'astrologie a une grande valeur descriptive, c'est qu'elle est un condensé d'observations millénaires sur la psychologie humaine. Ce n'est pas parce: que nous n'avons pas d'explication rationnelle' de l'astrologie qu'il faut la rejeter", ce n'est pas à l'horoscope de France-Dimanche qu'il pense. Et si parmi les: astrologues contemporains on trouve Bernard Hervier

polytechnicien; D. J. Verney, également polytechnicien et spécialiste de la modélisation des systèmes complexes; Philippe G ranger, psychanalyste et bien d'autres, il doit y avoir une raison ca il ne s'agit manifestement pas d'analphabète: ou de petits escrocs...

Autre fait intéressant, il n'est pas rare que des personnes de ce niveau aient abordé l'astrologie dans l'intention de la contester de l'intérieur, et démontrer sa fausseté, pour devenir ensuite ses défenseurs convaincus, voire ses praticiens. Il est clair que dans l'un et l'autre cas, il ne s'agit pas de la même astrologie, qu’astrologie "populaire" et astrologie "savante" ont des conceptions, des objectifs et des pratiques fondamentalement différents.C'est ainsi que se présente à nous l'astrologie, et c'est en tenant compte de ces différentes données qu'il nous faut construire notre propre opinion.

Que conclure des études statistiques de Michel Gauquelin?

Inutile de rappeler que chaque camp met en évidence ce qui peut servir sa thèse parmi les conclusions de M. Gauquelin. Les opposants triomphent un peu vite en proclamant définitivement établie l'inanité de l'astrologie. Nombre d'astrologues citent imperturbablement les deux ou trois observations qui leur sont favorables (Mars et les sportifs, Saturne et les savants, Jupiter et les politiques...) en "oubliant" de citer celles, beaucoup plus nombreuses, qui leur sont défavorables et surtout en omettant de faire état des conclusions générales, globalement négatives.

A notre connaissance, le seul examen critique sérieux de ces travaux réalisé par un astrologue est celui d'André Barbault dans son "Traité pratique d'astrologie" (éditions du Seuil 1961)

Mais cette tentative de réfutation ou d'interprétation, bien qu'honnête et minutieuse, n'est guère convaincante et ne pouvait d'ailleurs pas l'être car les conclusions de M. Gauquelin ne sont pas réfutables si l'on se place sur le plan qu'il a choisi: on ne réfute pas un constat statistique, sauf à démontrer que la méthodologie ou les calculs sont entachés d'erreurs, volontaires ou non. Et personne n'ose plus aujourd'hui faire état d'un manque de rigueur chez M. Gauquelin. Certains enfin, partisans ou adversaires de l'astrologie, tentent de minimiser la portée de ces résultats qui ne leur donnent pas satisfaction puisque, d'évidence, ils ne permettent de trancher radicalement ni en faveur, ni à l'encontre de l'astrologie. C'est se priver des rares certitudes et probabilités fortes dont puisse aujourd'hui disposer sur l'astrologie. Car ce que l'on peut en retirer ne nous semble pas si mince et nous le traduirons comme suit:

  • Une quelconque influence des astres sur la destinée humaine et même sur le psychisme de l'homme n'est pas seulement improbable mais exclue;
  • Par conséquent, toute forme de prédiction ou de prévision d'un quelconque "destin" à

travers les astres ne peut résulter que d'une croyance dénuée de tout fondement, ou d'une escroquerie consciente et volontaire. Autrement dit, l'astrologie comme constat d'une influence concrète des astres sur l'individu et comme outil d'anticipation individuelle ou collective sur l'avenir n'est pas défendable. Notons que certains astrologues en sont arrivés exactement aux mêmes conclusions par des voies différentes.

Rappelons la position extrêmement ferme de Philippe Granger lors de l'entretien qui précède: "Jusqu'à ce jour je m'oppose formellement à l'acceptation d'une influence des astres sur les humains. Tant que la science ne nous aura pas prouvé de manière pertinente que les astres ont effectivement une influence spécifique sur les individus, je me refuserai à admettre ce que je considère aujourd'hui comme une aberration".

Nous avons posé la même question à un autre astrologue, Bernard Besançon, sous la forme suivante: "l'astrologie n'est-elle pas indépendante des "supports" matériels sur lesquels elle semble s'appuyer ? Autrement dit peut-on dire que si, par hypothèse, la totalité des astres (à l'exception de la Terre) disparaissait subitement, la pratique de l'astrologie ne s'en trouverait en rien modifiée ?" La réponse fut:

 

- Exactement !  Je ne pense pas du tout que les planètes exercent une influence directe, physique, sur l'homme. Je n'envisage pas une seconde l'astrologie en termes de superstition. Je pense que c'est une représentation symbolique qui a été expérimentée depuis des milliers d'années, disons depuis les Chaldéens: l'homme a établi un rapport entre le système solaire dans lequel il vivait et ses propres caractéristiques; ce rapport a été conçu de manière tout à fait cohérente, et il s'est considérablement enrichi petit à petit et jusqu'à maintenant. Donc c'est un outil symbolique, qui est "irrationnel" et qui doit rester irrationnel, dans la mesure où la nature humaine est, pour une grande part, irrationnelle, n'est en tout cas pas totalement rationalisable.

 

De plus en plus, dans de nombreux domaines qui n'ont rien à voir avec l'astrologie, par exemple dans la médecine, on revient difficilement et avec beaucoup de polémiques, d'une attitude excessivement "scientiste" et rationnelle. Alors quand on aborde le domaine psychologique humain, je me demande comment peut-on prétendre rationaliser l'homme, qui est par nature essentiellement irrationnel, qui réagit pour partie de manière irrationnelle.Ce que démontre M. Gauquelin, en fait, ce n'est pas du tout la "fausseté" de l'astrologie en soi, mais l'impossibilité de considérer l'astrologie comme système de lecture d'une réalité "physique" objective, et accessoirement l'inanité de ce que nous avons appelé plus haut l'astrologie "populaire" et prédictive.

  • Par contre, M. Gauquelin affirme la probabilité sinon la réalité d'une "génétique cosmique" qui ne serait pas en contradiction avec les lois de la génétique scientifique. Or la "structure" de la personnalité, ou si l'on préfère le "potentiel" d'un individu n'est pas sans rapports, que l'on sache, avec son patrimoine héréditaire. C'est donc là une confirmation inattendue de la possibilité de réaliser une investigation psychologique profonde par le truchement de l'astrologie. Il y aurait donc possibilité d'élaborer une astrologie "scientifique", qui reste entièrement à construire. On s'étonne vraiment de l'indifférence des astrologues devant cette potentialité: on s'attendrait à ce qu'ils se précipitent derrière Miche! Gauquelin pour explorer cette voie nouvelle susceptible de réconcilier l'astrologie et la science. Il n'en n'est manifestement rien. C'est très surprenant !
  • Par ailleurs, M. Gauquelin ne nie en aucune manière la réussite des meilleurs astrologues dans le domaine de l'investigation psychologique. Mais cette réussite, il la constate comme bien d'autres personnes de bonne foi, mais il ne l'explique pas. *Son dernier apport, involontaire celui-là et dont il n'a peut-être pas vraiment conscience, c'est de prouver par l'absurde l'impossibilité absolue de "valider" par une méthode analytique (comme la statistique) ,une approche aussi fondamentalement holistique que l'astrologie. Cette impossibilité est d'ailleurs commune à toutes les méthodes symboliques, globales par essence, qu'il s'agisse de la graphologie, de la morphopsychologie, de la chirologie ...L'échec des rares tentatives de validation de la graphologie tentées jusqu'à présent par des psychologues trouve ainsi son explication la plus plausible.

Nous reprendrons ce problème dans nos conclusions générales, car il est d'une extrême importance compte-tenu de la nécessité impérative par ailleurs de n’utiliser en gestion du personnel, donc en recrutement, que des techniques dont les "performances" soient indiscutables. Mais s'il n'y a aucune relation "causale" entre astres et l'homme, sur quoi peut se fonder l'astrologie ? Dispose-t-elle d'une problématique de rechange ?

L'astrologie comme système symbolique de représentation:

Cette conception a été exposée de manière très explicite dans le texte qui précède. Il fa cependant remarquer que, sous un discours  apparemment clair, subsiste une ambiguïté' fondamentale et que deux conceptions opposées sont issues du même postulat. Ce postulat est qu'il y a correspondance, voire corrélation, entre "le tout" et "une partie d. ce tout", entre le macrocosme (en l'occurrence le système solaire) et le microcosme (en l'occurrence l'homme).   .

Cette relation, il faut le souligner sous peir4 de retomber dans l'imagerie magique et populaire, n'est pas de l'ordre de la causalité mais de l'ordre du symbole, et le mode d'interprétation de cette correspondance n'est donc pas déductif mais analogique. . Rappelons que la pensée analogique est l'outil de base de toutes les approches symboliques, à commencer par la graphologie, et qu'on ne peut sans arbitraire en accepter le bien-fondé pour cette dernière et le récuser pour l'astrologie. La difficulté : est que cette relation peut s'établir et donc:: déchiffrer dans deux sens opposés. Affirmer l'existence d'une relation symbolique entre "ciel extérieur" et "ciel intérieur" selon l'expression de S. Mailly Nesle ne suffit pas il faut préciser si l'on entend par là que la structure psychique de l'homme est une projection de la configuration astrale au moment de sa naissance (il s'agit alors d'u simple constat) ; ou si au contraire c'est  l'homme qui a projeté sa structure psychique  sur les configurations astrales (dans ce cas c'est l'homme qui a "choisi" plus ou moine consciemment de représenter son psychisme, à travers le système solaire)

On rencontre ces deux conceptions parmi k astrologues, et plus fréquemment nous semble-t-il la première que la seconde. Pour la majorité des astrologues, l'analogie de structure entre l'homme et le cosmos traduit. de fait une "dépendance", certes relative, souple et non déterministe, de l'homme par rapport au cosmos dans le cadre d'un "ordre général" de l'univers. Mais d'évidence, une minorité active d'astrologues affirme de manière tout à fait explicite que c'est de l'homme vers les astres que s'est effectuée la "projection", nous l'avons vu avec Philippe Granger.

Nous ne pouvons dire si cette opposition doctrinale a une quelconque incidence pratique sur la manière dont est interprété un thème astral, et il est bien possible que non. Mais il nous apparaît cependant essentiel que cette question soit posée car elle détermine finalement si l'astrologie peut faire partie du groupe des approches symboliques "classiques", telle la graphologie ou la morphopsychologie, ou si elle reste d'abord et malgré tout fondée sur une croyance. Dans le premier cas, il n'est ni plus ni moins légitime de recourir à l'astrologie qu'à n'importe quelle technique symbolique, (dans les conditions de compétence, de sérieux et de déontologie sur lesquelles nous reviendrons longuement) ; dans l'autre cas, il est clair que l'astrologie doit demeurer exclusivement à usage personnel, et notamment ne devrait en aucun cas être utilisée à des fins professionnelles. Voilà tout ce que l'on peut honnêtement conclure sur les questions de doctrine et de principes. Il reste cependant un point essentiel qu'il n'est pas question d'évacuer dans une démarche qui se veut tout à fait pragmatique. Indépendamment de tout jugement portant sur la théorie, que constate-t-on en examinant les résultats que proposent l'astrologie, c'est-à-dire l'étude d'un thème astral ?

Un constat qui dérange: l'astrologie, "ça marche"...

D'évidence la ou les théories sur lesquelles repose l'astrologie sont difficilement acceptables pour un esprit rationnel; même si l'on s'en tient à l'hypothèse du système symbolique, plus plausible et qui n'oblige pas un acte de foi, on comprend mal comment a pu s'élaborer cette "projection" de l'homme sur les astres, et surtout à l'inverse comment peut s'opérer le décryptage. D'autant que l'absence d'un consensus minimum entre les astrologues sur la méthodologie de ce décryptage n'inspire guère confiance. Tout serait donc simple si l'astrologie ne produisait que des élucubrations stupides ou, comme l'affirment certains, des vérités premières tellement générales que chacun peut y trouver ce qui lui convient. Mais ce n'est pas le cas. Ce qui étonne ou agace, ce qui exaspère certains comme une insulte personnelle faite à leur intelligence, c'est que l'astrologie, comme outil de connaissance de soi et d'investigation psychologique, "ça marche" souvent, ça marche même très bien (à condition bien sûr de s'adresser à des astrologues compétents et expérimentés et non à la voyante du coin ou à un quelconque distributeur informatique). Nombre de personnes dignes de foi l'ont attesté et nous pouvons aussi, modestement, en témoigner.

Les deux études d'un même thème astral que nous avons demandées à deux astrologues ignoraient tout du "sujet", n'en avaient pas même entendu parler auparavant et qui ne disposaient d'aucune information sur lui autre qu'une date, une heure et un lieu de naissance communiqués par téléphone, présentent des caractéristiques intéressantes :

  • Comme l'a noté la psychologue qui a examiné l'ensemble des analyses réalisées, et cela en aveugle (c'est-à-dire sans pouvoir identifier les techniques utilisées) , ces études astrologiques sont particulièrement homogènes entre elles mais surtout ne présentent pas de contradictions ni même de divergences notables avec les autres analyses - graphologiques et morpho psychologiques notamment. Cette concordance manifeste ne permet donc pas de conclure, dans cet exemple précis, à une quelconque infériorité de l'astrologie par rapport aux techniques plus orthodoxes.

. • De plus, à notre avis, ces études astrologiques ne se bornent pas à décrire un comportement, à constater des traits de personnalité; elles montrent comment "fonctionne" l'individu. Peu d'analyses vont aussi loin en ce sens et laissent aussi peu de zones d'ombre. Répétons-le une fois encore, nous ne prétendons nullement donner à un exemple aussi limité une valeur déterminante: il ne s'agit pas de démonstration et moins encore de preuve, mais d'une illustration. Mais pour limité qu'il soit, ce constat a une réalité et montre, a notre sens, qu'il serait justifié de pousser plus loin l'examen des résultats que permet d'obtenir l'astrologie avant de porter des jugements définitifs.

La pratique astrologique en gestion des ressources humaines.

"L'astrologie au service des entreprises, c'est nouveau, je prends un risque, c'est un métier qui n'existe pas" a déclaré Danièle Rousseau à la revue Dynasteurs . Ce risque doit comporter quelques retombées bénéfiques puisque des astrologues interviennent effectivement pour les entreprises dans plusieurs domaines: certains d'entre eux s'en expliquent d'ailleurs facilement. En nous limitant au seul domaine de la gestion des ressources humaines, essayons de nous faire une idée de ce qu'ils pensent pouvoir apporter.

  • Des astrologues ont une activité orientée sur le recrutement, mais ce n'est manifestement pas la tasse de thé de la majorité d'entre eux. Certains sont même tout à fait réticents, et l'on peut se demander pourquoi. La "structure psychologique" d'un individu, caractère, tempérament, capacités intellectuelles semblent faire partie des domaines d'investigation dans lesquels l'astrologie obtient des résultats compétitifs. "L'étude d'un thème astral ne dira jamais si un homme est un bon gestionnaire ou non" objecte Bernard Hervier, polytechnicien et astrologue. Qu'il se rassure, aucune autre méthode ou technique ne peut y prétendre davantage. Il est à noter que même les astrologues plus ou moins portés sur la prédiction ne se prétendent pas capables de prévoir la réussite professionnelle dans un poste ou une fonction dans une entreprise donnée.
  • En revanche, la constitution de groupes de travail, l'étude des compatibilités et des complémentarités entre personnes appelées à travailler ensemble; ou au contraire la recherche des causes de dysfonctionnement dans une équipe, la mise en évidence des incompatibilités de caractères et de comportements, semble être un domaine d'élection pour les astrologues, et plus généralement, l'évaluation des chances et conditions d'une bonne intégration du candidat dans l'entreprise.
  • Plus encore peut-être, les astrologues humanistes (qu'ils appartiennent ou non à l'école du même nom) s'intéressent à l'individu pour lui-même. Que ce soit au plan professionnel pour des problèmes d'orientation ou de réorientation; que ce soit au plan du développement personnel, polir aider à voir clair en soi-même, à prendre conscience de ses potentialités inexploitées, comprendre les raisons de ses échecs et rechercher les conditions d'une meilleure réussite. Ce type d'intervention peut aller simple conseil d'orientation à une sorte d'assistance psychologique "douce".

Tout cela n'a évidemment rien à voir avec i absurdités régulièrement citées du type: "je ne veux pas de ce candidat parce qu'il est Sagittaire" ou "Je veux absolument un candidat qui soit un Taureau". Aucun astrologue sérieux ne se risquerait à dire de telles sottises. Ces exemples sont sûrement vrais; ils ne sont pas représentatifs et nous ne pensons pas que les adversaires de l'astrologie servent utilement leur cause en se fondant sur des cas limites. De telles affirmations ne sont d'ailleurs souvent pas imputables à des astrologues, mais à des hommes d'entreprises qui se sont entichés d'astrologie sans rien y connaître. On rencontre aussi en graphologie des "amateurs" mal éclairés qui se basent sur b barres de "T" et la position des points sur I "J" pour porter un jugement sur un candidat. Ils ne ridiculisent qu'eux-mêmes, pas la graphologie!

Peut-on recourir à l'astrologie comme outil de gestion du personnel

Au terme d'une investigation à laquelle nous avons consacré beaucoup de temps, après avoir rencontré bon nombre d'astrologues professionnels et amateurs de toutes écoles et recueilli bien des avis, il flot' faut reconnaître que notre opinion, au départ très défavorable et même hostile, a sensiblement évolué. Commençons par les astrologues: ceux ou celles que nous avons rencontrés, souvent longuement et à plusieurs reprises, n'ont guère de points communs avec le portrait caricatural que l'on présente d'ordinaire. Ils semblent avoir une conception très "humaniste" de leur art, qu'ils considèrent comme un mode de connaissance utile et efficace; ils s'attachent à le pratiquer avec conscience, prudence, et avec une grande rigueur déontologique. Aucun d'entre eux par exemple n'accepte de réaliser l'étude d't' thème astral à l'insu de l'intéressé et d'en communiquer les résultats à une entreprise sans son accord. Cela mérite d'être souligné. Bien entendu ces astrologues n'ont pas été choisis au hasard, et cette affirmation ne tend pas à décerner un brevet d'honorabilité à tous ceux qui se prétendent astrologues: les marchands d'horoscopes, les virtuoses du zodiaque à la portée de tous, les as de la prédiction approximative et autres saucissonneurs de listings astro-informatiques n'ont pas fait partie de nos fréquentations. Il faut savoir chercher et choisir! Les résultats que l'on peut attendre de l'astrologie, comme technique d'investigation psychologique, ne nous paraissent nullement inférieurs à ceux que proposent les autres techniques telles que la morphopsychologie et la graphologie. On pourrait même penser que l'astrologie, entre les mains d'un véritable "expert", permet d'aller plus loin; non tellement dans le constat mais dans l'explication, dans le décryptage de personnalités complexes et dans l'identification des véritables ressorts de l'action.

Il n'y a donc aucune raison pour exclure a priori l'astrologie de la "panoplie" de techniques utilisables en recrutement et évaluation du personnel. On peut certes regretter qu'il soit aussi difficile de comprendre et surtout d'admettre ses fondements théoriques; que subsistent tant d'ambiguïtés et d'obscurités dans les multiples conceptions en présence. Mais qu'on nous pardonne ce qui apparaîtra pour certains sacrilège: la psychologie des profondeurs n'est guère plus satisfaisante que l'astrologie pour la logique cartésienne; ses fondements "scientifiques" ne résistent pas à l'examen ; ses écoles, courants, tendances, chapelles sont aussi nombreux: "chaque psy se bricole plus ou moins sa propre théorie" et, selon l'expression de Gérard Mendel, on est en pleine "théologie médiévale". Et cependant, la psychanalyse fonctionne et parfois même guérit... Ne poussons pas la comparaison; il n'en demeure pas moins que, dans le domaine qui nous occupe, ce ne sont pas la clarté et la rigueur apparente de la doctrine qui importent, mais la qualité des résultats. C'est donc leur validité, leur fidélité, leur constance qu'il importe de vérifier sans préjugés. Ce travail reste à faire. Tout cela étant posé, il n'en reste pas moins que, d'évidence, les conditions ne sont pas actuellement remplies pour que l'astrologie soit considérée comme une technique utilisable en gestion des ressources humaines. Les mêmes raisons s'y opposent que pour la morphopsychologie par exemple, mais avec plus de force encore.

Rappelons notre leitmotiv: pour qu'une technique d'investigation psychologique soit utilisable en gestion du personnel, il faut non seulement que l'évaluation de ses résultats ait été réalisée dans des conditions de rigueur non contestables, mais que sa méthodologie et le mode d'expression de ses résultats soient standardisés, la sélection et la formation des praticiens organisées, bref que son usage courant et répétitif soit possible avec une garantie de qualité constante. L'astrologie ne répond pratiquement à aucune de ces exigences.

  • La multiplicité des écoles, courants, tendances divergentes ou antagonistes constitue un inextricable maquis dans lequel le profane en général, et plus encore l'entreprise, sont incapables de se reconnaître.
  • Les astrologues ne sont pas arrivés à définir une base méthodologique commune pour l'interprétation des données ou, ce qui est plus inquiétant, ne s'en sont pas soucié.
  • Aucune formation, non seulement reconnue, mais organisée et officialisée par les professionnels eux-mêmes; aucune sélection sur des critères annoncés, aucun diplôme, aucun moyen, sinon le bouche à oreille, de discerner le professionnel chevronné de l'amateur présomptueux, le vrai charlatan de la fausse voyante, et le dangereux virtuose de la prédiction.

La profession est donc dans un état de totale anarchie. La création récente d'une organisation professionnelle, la Fédération francophone d'astrologie, va dans le bon sens mais il ne semble pas qu'elle rencontre un grand succès auprès des astrologues et qu'elle ait réussi à mettre en place une structure totalement crédible. Elle a le mérite d'avoir édicté un "code de déontologie", mais celui-ci ne garantit pas plus explicitement que les autres codes du même genre les droits essentiels d'un candidat et les limites à respecter vis-à-vis d'une entreprise ou d'un cabinet.

  • Enfin, nous regrettions déjà pour les morpho psychologues et même pour les graphologues leur connaissance très superficielle voire leur méconnaissance totale du milieu de l'entreprise, de son mode de fonctionnement, de ses postes de travail... C'est encore plus patent pour les astrologues la manière dont on les fait le plus souvent intervenir, en catimini, comme si On en avait honte, leur interdit bien évidemment "d'apprendre" l'entreprise de l'intérieur. En fait, pour l'astrologie comme pour toutes les autres techniques symboliques, l'intervention pour le compte de l'entreprise devrait être précédée pour le praticien d'une formation spécifique solide et d'une connaissance réelle de l'entreprise s'ajoutant à une compétence vérifiée et reconnue.

Au total l'astrologie n'a pas pris les moyens de s'assurer une crédibilité "structurelle", et d'apporter à l'utilisateur, quel qu'il soit, de réelles garanties. On peut, à titre personnel et privé, s'y intéresser vivement mais à ses risques et périls. Il paraît par contre contestable qu'une entreprise ou qu'un cabinet de recrutement y ait recours pour un usage professionnel, dans l'état actuel des choses. Ajoutons qu'il est totalement scandaleux qu'entreprises ou cabinets se permettent de l'utiliser à l'insu d'un candidat, mais c'est aussi vrai pour la graphologie.

Cette appréciation ne préjuge pas de l'avenir. Comme bien d'autres approches "traditionnelles", hâtivement reléguées au nom de la Science et de la Raison, il n'est pas exclu qu'une astrologie épurée de ses compromissions commerciales et se soumettant à une expérimentation sérieuse apparaisse sous un jour très différent et d'une grande richesse. Les travaux d'un Michel Gauquelin, d'une part, la création d'une organisation professionnelle, l'élaboration d'un code de déontologie d'autre part, vont certainement dans le bon sens. Il faut souhaiter qu'on n'en reste pas là.

 

QUE CONCLURE SUR

LES APPROCHES "SYMBOLIQUES"?

Quelques certitudes, de fortes présomptions, des orientations et des propositions.

Poser correctement le problème et sortir des faux débats.

Un article manifestement sincère de Cavanna "Le matin des charlatans" (l'Observateur n°1282-1/06/1989) montre très clairement l'impasse dans laquelle s'engouffrent et se maintiennent obstinément partisans et adversaires des approches symboliques: D'un côté, nous n'avons cessé de le répéter, des praticiens "auto-satisfaits", qui se contentent d'arguer des bons résultats obtenus, de la fidélité d'utilisateurs en nombre grandissant, de "l'auto-validation" que permet la confrontation quotidienne des hypothèses et des résultats; d'où résulte une indifférence quasi générale pour toute recherche d'un processus de validation. Cette attitude traduit la grande conviction de chacun en la valeur de sa technique mais, inconsciemment sans doute, un certain mépris pour les utilisateurs et les "cobayes" de leur diagnostic. "Nous savons et nous disons; voyez et croyez; et si vous ne croyez pas peu importe!"'

Une telle attitude, en soi contestable, devient intolérable quand ces techniques ne sont plus utilisées seulement en privé, au profit de demandeurs volontaires, et qu'elles sont appliquées autoritairement à des "sujets" qui non seulement ne sont pas nécessairement d'accord, mais souvent l'ignorent. Nous ne pouvons qu'être au côté de Marilou Bruchon-Schweitzer, quand elle s'indigne de voir utiliser en recrutement des méthodes qui n'ont pas fait l'objet de la moindre tentative de validation, non plus que d'adéquation à cette utilisation spécifique.

Cette critique ne s'adresse pas seulement aux approches symboliques: elle concerne aussi bon nombre de tests "classiques" dont les études de validation ont parfois été bien légères, voire inexistantes; dont l'inadéquation aux besoins spécifiques du recrutement est patente; sans parler de la manière dont ils sont utilisés et de la compétence de ceux qui les utilisent. On verra dans la suite de cette enquête que les "nouveaux tests", informatisés ou non, ne sont généralement pas plus crédibles sur ce point. Mais lorsque telle ou telle technique jugée contestable est utilisée et de surcroît mal utilisée, on peut se demander quels sont les premiers responsables: les praticiens qui proposent leurs services ou les utilisateurs qui font appel à eux sans précautions ni garanties suffisantes?

Face à cette attitude qu'il faut bien qualifier d'irresponsable, on trouve une opposition systématique assez sotte: au nom de la Raison, de la Science, voire de la Morale, certains dénoncent avec virulence tout ce qui ne porte pas le label "garanti scientifique", et se laissent volontiers aller, comme Cavanna, à dénoncer avec une outrance caricaturale "l'implacable montée du marécage de boue puante qu'on se plaît à nommer l'irrationnel". Bien entendu, ces Savonarole brouillons pratiquent l'amalgame systématique et peut-être involontaire entre voyance, graphologie, médecines douces, parapsychologie, gris-gris, morphopsychologie, vaudou...

Il nous a été donné au cours de cette enquête d'entendre ou de lire nombre de ces opposants farouches. Ce qui nous a le plus frappé, ce n'est pas que leur ignorance soit encyclopédique, c'est qu’elle soit triomphante. Ils se font gloire de ne rien savoir de ce dont ils parlent, d'affirmer sans l'ombre d'une preuve, de trancher sans autres sources que ces "informations" de seconde main, ces "arguments" fatigués d'avoir trop servi et ces quelques noms (toujours les mêmes) qu'on nous ressasse d'article en article, d'émission en émission, de déclaration en déclaration. On se demande s'ils ne redoutent pas plus que tout d'être réellement informés, au risque de se voir contraints de nuancer quelque peu leurs propos ! On comprend que les praticiens sérieux de ces méthodes ne se sentent guère concernés par de telles condamnations et se soucient moins encore d'y répondre.

Cette confusion d'esprit, cette absence de rigueur dans le raisonnement, cette incroyable légèreté dans les jugements nous semblent de bien mauvais augure quand on se réclame de la science et de la méthode expérimentale, de la logique ou de la morale, et que l'on brandit Descartes à tout propos. Des scientifiques plus ou moins obscurs mais parfois de renom n'hésitent pas, de temps à autres, à se joindre au concert; qu'importe que leur compétence en ce domaine soit nulle, qu'importe que leur information soit inexistante, ils jouent uniquement sur l'argument d'autorité, ils représentent, ils "sont" la Science, donc toute opinion sortie de leur bouche est scientifique. Ils devraient se rappeler que l'argument d'autorité est scolastique, et que c'est justement contre lui que s'est fondé le discours scientifique et spécifiquement la méthode expérimentale...

Au total, cette situation favorise le pire dans ce que l'on s'acharne à dénoncer; le public, devant ces anathèmes globaux et excessifs, ne sait que penser et, pour ce qui concerne précisément notre sujet, le recrutement et l'évaluation du personnel, chacun suit son propre penchant et son intuition faute de pouvoir se référer à des études objectives, à des expérimentations fiables, à des jugements étayés. II y a connivence de fait entre partisans et détracteurs des approches symboliques pour ne rien faire qui-permette de sortir du brouillard: ainsi les techniques les moins fiables ou les plus contestables continuent d'être pratiquées au même titre que celles qui sont peut-être riches et performantes; les charlatans ou tout simplement les incompétents, sans doute plus nombreux encore, continuent d'être Sollicités au même titre que les praticiens sérieux et prudents. Et en définitive, c'est le candidat qui trinque. Ne serait-il pas temps de changer de méthode?

Rien n'autorise à disqualifier  a priori les approches symboliques.

 Pour les principales techniques actuellement utilisées: graphologie, morphopsychologie, morpho-chirologie, astrologie notamment, les exemples que nous venons de lire montrent, à partir d'un "sujet" unique, d'une part d'une bonne constance entre les diagnostics obtenus par différents praticiens d'une même discipline, (que nous appellerons "cohérence interne"); et d'autre part une constance plus surprenante entre les diagnostics obtenus par des praticiens de disciplines différentes (que nous appellerons "cohérence externe")

Sur la cohérence interne, on nous a objecté qu'elle n'est pas significative, car une même technique, éventuellement erronée, doit nécessairement produire des résu1tats très proches, bien que faux, avec des praticiens qui l'utilisent de la même manière et l'appliquent à un même sujet. Cet argument n'est pas aussi convaincant qu'il apparaît car, à l'exception des seuls graphologues qui ont suivi la filière SFDG-GGCF, qui reçoivent effectivement une formation très structurée et uniforme, il n'existe pas de formation organisée et standardisée pour les autres techniques. Et non seulement les formations, mais les doctrines, et surtout les grilles d'interprétation diffèrent, parfois d'un praticien à l'autre. L'approche des morpho psychologues appartenant à la Société Française de Morphopsychologie et celle des praticiens qui se réclament du Groupement des Morpho-psychologues de Paris est très différente, alors que leurs analyses sont très proches. Ne parlons pas des astrologues pour lesquels nous avons noté qu'il existe presque autant de grilles d'interprétation que de praticiens.

Or si les analyses morpho psychologiques ont entre elles un très bon niveau de cohérence, les deux analyses astrologiques sont peut-être les plus homogènes de toutes. La "cohérence interne" n'est sans doute pas un argument décisif, mais elle constitue un indice qu'il serait anormal de ne pas prendre en compte. Beaucoup plus significative il est vrai, inattendue et même troublante, est la cohérence externe que l'on doit constater entre les analyses issues de techniques différentes; cette similitude, il faut le noter, est d'autant plus évidente que les analyses sont plus fouillées, plus approfondies, et ne sont pas de ces portraits standard, tellement généraux qu'ils sont tous superposables. Comment se fait-il qu'en examinant soit votre visage, soit votre écriture, soit votre thème astral, soit vos mains, des praticiens différents, pratiquant des techniques différentes, basées sur des doctrines et des hypothèses différentes, en arrivent à tracer de vous des portraits aussi proches ? Que l'on soit ou non "scientifique", cela devrait susciter quelques interrogations.

Bien entendu, répétons-le, un exemple aussi limité ne saurait constituer une démonstration et moins encore une preuve. Il n'en reste pas moins que toute personne de bonne foi sera surprise, comme nous l'avons été nous-mêmes, et que cette évidence ne peut être récusée sans plus ample examen. L'incapacité où nous sommes d'expliquer comment et pourquoi ces résultats largement concordants ont été obtenus n'autorise pas à les ignorer.

Seules approches symboliques quelques techniques peuvent être immédiatement récusées.

C'est le cas, sans hésitation, de tous les progiciels "graphologiques", "morpho

psychologiques", "astrologiques" existant actuellement: ils n'ont qu'un rapport bien superficiel avec les disciplines dont ils empruntent le nom et le vocabulaire, mais pas la démarche. Leurs résultats sont simplistes, schématiques, contradictoires ou incohérents, bref inutilisables. Aucune entreprise qui se respecte, aucun cabinet digne de ce nom ne devrait recourir à ces outils, aussi rudimentaires que racoleurs. Hélas, ils sont utilisés, et certains de ces utilisateurs s'en déclarent enchantés...

Dans l'état actuel de notre information, on devrait également, nous semble-t-il, récuser hémato-psychologie" et la "gestuologie", en raison de leur simplisme qui frôle l'indigence, et du danger qu'ils font courir de ce fait.

Nous pensons enfin que l'appréciation portant sur l'audio psycho phonologie et la numérologie doit être différée, pour des raisons d'ailleurs très différentes. La première en est à ses balbutiements, au stade de l'accumulation de constats empiriques, sans avoir encore fait l'objet d'une théorie structurée. Toutefois ces débuts nous semblent intéressants et mériter d'être suivis. Quant à la numérologie, nos réserves sont autant morales que techniques, mais nous devons admettre que notre enquête est insuffisante, faute d'avoir rencontré un nombre significatif de praticiens sérieux, qui semblent particulièrement rares dans cette discipline.

Pour les autres et principales techniques: graphologie, morphopsychologie, morpho-chirologie, astrologie, si l'on veut enfin substituer des faits aux opinions, la seule démarche possible est de réaliser une évaluation approfondie, qui semble parfaitement opportune; au terme de cette enquête limitée, mais tout au moins sérieuse et impartiale, force nous est de convenir que les résultats obtenus sont très différents de ceux que nous attendions, et qu'ils justifient que l'on cherche à aller plus loin et à approfondir. Une nécessité impérieuse: évaluer chaque technique à partir de ses résultats. Car il faut le souligner, aucune étude systématique n'a été réalisée selon des critères ne disons pas scientifiques mais tout simplement rigoureux et honnêtes, qui permette d'affirmer que ces techniques sont valides ou non, fiables ou non. Ce que l'on dit et écrit sur elles relève presque exclusivement, soit de la conviction personnelle des praticiens, soit de la satisfaction relative et subjective des utilisateurs, soit enfin et plus encore des préjugés favorables ou défavorables de tout un chacun.

Il n'y a donc pas lieu de se laisser impressionner par les jugements "d'experts": il n'existe actuellement ni experts ni expertises dignes de ce nom. Les déclarations parfois fracassantes, les indignations hyperboliques, les lamentations des héros de la raison pure ne sont pas plus probantes que les affirmations des praticiens (qui peuvent tout de même faire état d'une expérience et présenter des constats empiriques). Mais ni les unes ni les autres ne sauraient tenir lieu de preuves. La réalisation d'une évaluation objective s'impose, conduite selon une méthodologie rigoureuse et incontestable, sur un effectif significatif.Cette évaluation ne pouvant être conduite qu'à partir de la confrontation des résultats constatés de chaque technique, à un modèle de référence qui reste à construire.

  • C'est bien la qualité des résultats qui importe et non la crédibilité des théories. Il faudra donc faire abstraction des doctrines, objectivement invérifiables, qui sous-tendent chaque technique, sous peine de s'enliser dans des discussions byzantines et sans aucune portée pratique, pour s'intéresser uniquement à la qualité des résultats constatés.
  • Le modèle de référence est bien à construire, car il n'existe pas. Nous l'avons vu avec les tentatives d'études de validation de la graphologie. Le modèle classique de validation des tests ne peut, à notre avis, s'appliquer aux méthodes symboliques, car ces approches sont toutes holistiques: un élément pris isolément n'acquiert un sens que replacé dans un ensemble, et ce sens peut être différent, voire opposé, selon la nature de cet ensemble. Nous ne reprendrons pas ce que l'on a pu lire ou déduire dans chacun des chapitres précédents, mais une "espèce" graphique ne peut être interprétée qu'en fonction d'un milieu graphique, c'est à-dire des caractéristiques générales de l'écriture considérée; un grand front n'a pas une seule signification (malgré ce que l'on croit généralement) et ce sens varie selon la structure générale du visage et celle de certaines de ses composantes; et l'on a vu avec le logiciel astrologique Astroflash que la juxtaposition d'interprétations partielles des éléments d'un thème ne constitue en aucun cas un portrait.

Or, les techniques classiques de validation des tests sont analytiques, elles supposent qu'en face d'un élément observé on puisse placer une interprétation et une seule, et vérifier sur un grand nombre de cas que cette interprétation est juste. II nous semble donc qu'il y a incompatibilité évidente entre les techniques de validation et les approches symboliques, mais aussi avec certains tests, et notamment les projectifs les plus complexes. On voit mal, par exemple, comment le Rorschach aurait pu être ainsi "validé".

II faudra donc trouver une autre technique, et c'est pourquoi nous parlons d’évaluation" et non de "validation", ce terme recouvrant un ensemble d'opérations précises qu'a rappelées M. Bruchon-Schweitzer dans le chapitre consacré à la graphologie.

L'adéquation de ces techniques à une utilisation "industrielle" devra aussi être appréciée.

Démontrer la valeur intrinsèque d'une discipline ne permettrait pas pour autant de préjuger de son adéquation aux problèmes spécifiques de la gestion des ressources humaines en entreprise. Pour recourir à une discipline dans ce contexte particulier, il faut aussi que ses domaines de compétence, ses modes d'investigation, le degré de "standardisation" de ses techniques et de l'expression de ses résultats, la rendent utilisable de manière courante et répétitive avec une garantie de qualité constante. Ce qui importe réellement aux hommes de terrain qui sont confrontés chaque jour au difficile problème de l'évaluation et de la sélection de personnel, ce n'est pas la valeur en soi dans l'absolu de telle ou telle doctrine, c'est de savoir concrètement, pratiquement, parmi les techniques de plus en plus nombreuses qui leur sont proposées, quelles sont celles qui présentent le meilleur compromis possible entre plusieurs exigences également importantes, parmi lesquelles on peut citer:

- Un champ d'investigation dont l'étendue, la profondeur et la précision concordent avec les besoins réels de l'entreprise: les recruteurs ou les gestionnaires ne sont ni des conseillers familiaux, ni des thérapeutes, ni des experts auprès des tribunaux, ni des sexologues. Et généralement non plus des "voyeurs". Leurs exigences sont doublement circonscrites: d'une part au domaine de l'activité professionnelle, mais aussi, et peut-être surtout, par la capacité, (généralement faible) de leurs mandants à définir quel est le profil psychologique réellement adapté à tel ou tel poste.

- Une fiabilité suffisante et surtout constante: l'entreprise doit pouvoir utiliser les résultats qui lui sont communiqués sans se poser à chaque occasion trop de questions. En particulier, la qualité du diagnostic doit être constante d'un candidat à l'autre, constante dans le temps, constante quel que soit l'intervenant auquel on fait appel. Le grand handicap des méthodes "symboliques" en général est que la valeur personnelle du praticien y prend une grande importance. C'est l'argument majeur des partisans des tests informatisés que l'impassibilité de l'ordinateur. Encore faut-il savoir que l'objectivité s'obtient toujours aux dépens de la richesse du résultat et définir en connaissance de cause de quel degré de schématisme, voire de simplisme, on accepte de "payer" une rigueur qui peut devenir à l'extrême plus trompeuse que la subjectivité.

- La facilité d'utilisation: rapidité (temps de "passage" de l'épreuve et temps de formalisation du diagnostic); plus ou moins grande difficulté d'exploitation des résultats pour un non-spécialiste de la technique considérée; bonne acceptation ou tout au moins absence de rejet explicite de la part du candidat.

- Le rapport qualité-prix qui résulte de tous les éléments qui précèdent.

- Enfin parfois, bien que ce ne soit pas la préoccupation majeure, ni la plus répandue, interviennent des préoccupations d'ordre déontologique

Ce sont là pour l'essentiel les critères de choix. Quelles sont les techniques qui répondent le plus convenablement à l'ensemble de ces critères, c'est ce qu'il faudra prendre les moyens de déterminer clairement et sérieusement. A ce jour, c'est sans doute la graphologie qui paraît répondre le mieux à l'ensemble de ces contraintes, ce qui ne signifie pas qu'elle soit la technique la plus riche et la plus adéquate en soi. Mais son antériorité dans une utilisation professionnelle et une méthodologie fortement structurée, lui donnent d'évidence une longueur d'avance. Apprécier la qualité des praticiens: un problème majeur et non résolu. Pour les approches "symboliques", il n'est pas excessif d'affirmer que la qualité du diagnostic obtenu dépend tout autant de la valeur personnelle du praticien (compétence, expérience, qualités intellectuelles et humaines) que de la technique qu'il utilise. Aussi, dans les critiques portées sur telle ou telle méthode à partir d'exemples "vécus", est-il très difficile de distinguer ce qui est à coup sûr imputable à la méthode, de ce qui relève d'éventuelles insuffisances du praticien. Un problème majeur se pose de ce fait à l'utilisateur: comment distinguer parmi les intervenants l'excellent de l'honnête, l'honnête du médiocre, le médiocre de l'imposteur? D'autant que, à l'exception unique du Groupement des Graphologues-Conseils de France (qui ne rassemble qu'une petite partie des graphologues en exercice) aucune organisation professionnelle, aucune filière de formation, aucun système de sélection, aucun diplôme délivré n'offre aux entreprises ou aux cabinets une réelle garantie, à défaut d'une reconnaissance officielle. Si les praticiens veulent que leur discipline puisse être reconnue, il leur faudra s'imposer des normes qui permettent aux utilisateurs de s'y reconnaître. Tout d'abord, il est très sympathique de ne vouloir écarter personne de l'étude d'aucune technique, mais on ne pourra continuer de méconnaître les exigences d'une pratique en milieu professionnel. Il faudra bien en arriver à accepter une sélection parmi les postulants, à formuler des exigences minimales quant à leur niveau intellectuel, à leur formation psychologique de base; il faudra bien que les praticiens de chaque discipline s'entendent pour organiser un cursus de formation de base rigoureux et uniforme, pour, délivrer des diplômes dont la sélectivité garantisse la valeur, et qui constituent pour les utilisateurs, entreprises et cabinets, un incontestable label de qualité. La Société Française de Graphologie et le Groupement des Graphologues-Conseils de France ont montré le chemin, et nul ne peut prétendre que leur rigueur ait découragé les candidats, dont le nombre ne cesse de croître. Enfin, la pratique en milieu industriel devrait constituer une spécialisation pour des praticiens déjà diplômés et expérimentés. Une connaissance réelle de l'entreprise, de ses contraintes et de son fonctionnement, de la nature des emplois qu'on y rencontre et de leur évolution semble constituer un minimum absolu pour prétendre intervenir en ce domaine. Et cette connaissance ne devrait pas être uniquement théorique mais acquise, pour partie au moins, dans l'entreprise elle-même par des stages de durée suffisante.

Et pourquoi ne pas imaginer qu'une "Commission de qualification", organisme autonome par rapport à toutes les spécialités, puisse délivrer après examen, une autorisation d'exercer en milieu professionnel qui constituerait, pour les utilisateurs, la plus fiable des garanties? L'ensemble de ces mesures constituerait le meilleur,, sinon le seul moyen, d'assainir le marché et d'éliminer aussi bien les charlatans (qui refuseraient de s'y soumettre) que les praticiens incompétents ou médiocres qui n'atteindraient pas les normes requises. Les psychanalyses mal visitées...

A propos de formation, comment ne pas souligner au passage l'importance que prend la psychologie des profondeurs dans les approches symboliques, et les conséquences qui en résultent. La psychologie des profondeurs semble en effet être devenue un point de passage obligé pour toutes les branches des sciences ou techniques "humaines"; de sorte que lui emprunter des concepts (ou un vocabulaire), des modes opératoires (ou plus souvent des recettes), voire de simples repères, c'est acquérir à bon compte une sorte de certificat de modernité. L'évolution de la graphologie et de la morphopsychologie en témoigne, nous venons de le voir, mais l'astrologie n'est pas en reste. C'est tout aussi évident, avec plus de virulence encore pour la communication (avec la programmation neurolinguistique et l'analyse transactionnelle à la portée de tous) ou même pour la formation professionnelle. Le paradoxe est que cette colonisation des sciences et techniques "humaines" par la psychologie des profondeurs intervient au moment même où celle-ci connaît une remise en question sans précédent, non tellement comme outil les approches symboliques thérapeutiques que comme théorie et comme doctrine; non de la part d’ennemis extérieurs", mais de l'intérieur, par ses praticiens les plus évolués.

Qu'un psychanalyste puisse écrire de la psychanalyse: "Il faut la revoir de la cave au grenier. Elle n'est plus qu'une façade sans rien derrière"; que l'on admette enfin que les deux postulats biologiques sur lesquels Freud avait fondé sa théorie (existence, à l'origine de la pulsion sexuelle, d'une "substance chimique sécrétée dans les différentes parties du corps"; transmissibilité héréditaire des caractères acquis) sont totalement erronés; que l'on constate que chaque psy "se bricole plus ou moins sa propre théorie"  devrait pourtant conduire à quelque circonspection.

Bien entendu, l'existence de l'inconscient et son importance déterminante dans le fonctionnement psychique sont devenus des données incontournables, bien que toujours hypothétiques. Mais tout recruteur, tout psychologue du travail, tout formateur doit-il nécessairement pour autant traquer les manifestations de cet inconscient chez le candidat, le cadre ou le "formé"? Est-ce réellement nécessaire ou même utile pour atteindre ces objectifs importants mais limités que sont la sélection, l'orientation, la formation du personnel des entreprises? On peut en douter pour plusieurs raisons. En premier lieu, de quel inconscient s'agit-il ? Celui de Freud, celui de Jung, celui d'Adler... Car si toutes les écoles et chapelles psychanalytiques s'accordent sur la réalité d'un inconscient, elles divergent d'évidence sur tout le reste, qu'il s'agisse de théorie ou de pratique. Les techniques qui "empruntent" à la psychologie des profondeurs ne s'embarrassent pas de telles "subtilités: elles grappillent tranquillement ici et là les concepts qui leur conviennent, sans se préoccuper de leur origine ou de la compatibilité des uns avec les autres. On vient de le voir, les graphologues font appel indistinctement à Freud et à Jung au même titre d'ailleurs qu'à Hippocrate, Le Senne ou Saint-Morand, courant ainsi le risque de réduire, de fait, les différentes approches psychanalytiques à des sortes de typologies assez simplistes. Les morpho-psychologues du "Groupement de Paris", dans un esprit fort œcuménique, s'approprient les stades maturité de Freud, l'Animus et l'Anima de Jung, les complexes d'Adler... Ces maîtres de l'excommunication réciproque doivent être horrifiés de se trouver ainsi réconciliés malgré eux dans un tel cocktail!

  • Pour manier ces données pour le moins délicates, ne serait-il pas indispensable de s'appuyer sur une solide formation théorique?

D'évidence, oui. Graphologues et morpho psychologues (mais aussi formateurs ou "experts" en communication) ont-ils reçu une telle formation? Généralement non. Même si les psychologues sont de plus en plus nombreux à pratiquer la graphologie et la morphopsychologie, ils ne constituent encore qu'une fraction minoritaire des praticiens en exercice. Encore une maîtrise de psychologie n'apporte-t-elle qu'une connaissance bien abstraite et relativement superficielle de la psychanalyse, alors que celle-ci suppose, pour être réellement maîtrisée, cette "expérience vécue" qu'est l'analyse didactique. Quant aux autres, a tous ceux qui n'ont pas dépassé (voire pas atteint) le   niveau du baccalauréat, ils vont se voir dispenser en quelques heures de cours des "notions" de psychologie des profondeurs, alors qu'ils ne possèdent pas les bases minimales de la psychologie classique; les plus consciencieux liron   quelques ouvrages de Freud ou de Jung, alors qu'ils ne maîtrisent pas le vocabulaire courant de la psychologie.

Est-ce acceptable ? Acceptable ou non, est-ce nécessaire ? La graphologie et la morphopsychologie (de même que les techniques de formation et de communication) ont-elles réellement besoin pour exister et pour obtenir des résultats performants, de faire allégeance à la psychologie des profondeurs? En fait, la psychologie des profondeurs ne représente pas un élément "constitutif" de la graphologie ou de la morphopsychologie; ces techniques existent de manière parfaitement autonome et se suffisent à elles-mêmes au plan technique. Que la psychanalyse fasse partie de la culture psychologique générale de la seconde moitié du XX ème siècle, et que l'on ne puisse ignorer ses apports fondamentaux est une chose; que la graphologie ou la morphopsychologie lui empruntent des concepts ou des procédés, c'est tout autre chose.

Nous l'avons noté au passage, une analyse graphologique très approfondie peut être réalisée sans faire appel aux typologies, aux classifications de la caractérologie ou à des repères extraits de la psychanalyse, l'élaboration de syndromes graphiques permet d'atteindre un résultat tout aussi fouillé. Pour ce qui concerne la morphopsychologie, nos exemples de "portraits" mettent en évidence que la référence ostentatoire aux grands noms de la psychanalyse n'a aucune influence tangible sur la qualité du résultat. Le Docteur Corman, fort de sa longue pratique de la psychiatrie et de sa familiarité avec la psychanalyse, avait bien compris que les dangers d'une vulgarisation de la psychologie des profondeurs excéderaient largement le bénéfice concret que pourrait en tirer la pratique de la morphopsychologie.

La prudence de l'inventeur n'est hélas pas suivie par certains de ses élèves qui devaient peut-être trouver une justification éclatante à leur dissidence. Bref, sauf à exiger de tous les graphologues et morpho psychologues qu'ils se forment sérieusement à la psychologie des profondeurs, et fassent une analyse didactique, on discerne mal ce qu'ils peuvent retirer de notions éparses et mal assimilées, empruntées aux psychanalyses et plaquées plus ou moins artificiellement sur des techniques qui s'en passent fort bien. Que par ailleurs, et au-delà de la pratique courante, des graphologues et des morpho psychologues acquièrent une connaissance intime de la psychanalyse; que des analystes authentiques s'intéressent à la graphologie ou à la morphopsychologie; que des recherches communes enrichissent théories et doctrines présenterait un intérêt évident. Ce serait donner une toute autre dimension aux relations entre ces disciplines que ce qu'il nous est donné de constater à ce jour.

L'inquiétant est peut-être moins dans le choix de telle ou telle méthode que dans leur mauvais usage. L'obsession d'un recrutement "fiable" à 100 %, un goût de plus en plus affirmé, tantôt pour l'exotisme de l'irrationnel, tantôt pour la modernité scientifique incarnée par l'informatique, remplacent aujourd'hui la foi en la Science Psychologique. Cette substitution laisse tout aussi perplexe devant le manque de professionnalisme qui conduit des entreprises et des cabinets à   s'enticher de n'importe quel praticien ou produit, sans savoir d'où il vient,  comment il "fonctionne", quel est son degré de fiabilité. Mais on devrait s'inquiéter encore bien davantage de l'usage que les utilisateurs feront ensuite de ces "produits". Loin d'être toujours considérés comme des outils d'aide à la décision, utiles mais faillibles, les tests, "classiques" ou "nouveaux", informatisés ou non, de même que les méthodes "symboliques", tendent parfois à devenir les vrais décideurs. Le Responsable s'efface, par consultant ou machine interposé, devant des techniques qu'il ne maîtrise pas, et parfois même ne comprend pas. Cette démission est certes loin d'être générale, mais elle gagne du terrain de manière inquiétante.

Quel que soit l'intérêt qu'elle présente, aucune technique n'est fiable à 100 %. Et quelles que soient ses qualités personnelles, aucun praticien n'est fiable à 100 %.

La conscience professionnelle, sinon le simple bon sens, exigerait donc que l'on confronte les diagnostics d'au moins deux praticiens recourant à deux techniques différentes. Combien d'entreprises se fient les yeux fermés à un seul diagnostic? Or toutes ces techniques ne sont pas exactement équivalentes et interchangeables: elles apportent des éclairages différents sur un même sujet, à partir d'angles de vue différents. Ainsi la graphologie constate d'abord un "état présent", alors que morphopsychologie ou astrologie montrent mieux pourquoi l'individu apparaît ainsi. Il y a donc à la fois recoupement et complémentarité dont il faudrait savoir jouer.

Des pratiques comme le "tri graphologique" ou l'élimination de candidats à partir d'un seul test, quel qu'il soit, non seulement n'est pas admissible, mais porte finalement préjudice à l'entreprise (on élimine d'emblée le "non-conforme", mais le non-conforme à quoi?). Nombre d'entreprises et de cabinets s'autorisent cette sélection a priori, sur des critères flous et avec des techniques hasardeuses, et parfois s'en vantent. Ces constats nous paraissent beaucoup plus alarmants que de préférer l'astrologie à la classique graphologie.

Une urgence absolue:

L’élaboration d'un "code national de déontologie"

Les investigations psychologiques réalisées à l'occasion du recrutement se situent non pas en opposition délibérée avec le droit, mais en marge du droit. Les codes de déontologie existants s'intéressent bien davantage au praticien et à son client qu'au candidat, cependant "sujet" de l'investigation. La dilution des responsabilités est telle, entre l'entreprise, le cabinet de conseil, le ou les praticiens auxquels entreprise ou cabinet peuvent faire appel, que nul ne se sent vraiment responsable devant le candidat. Celui-se trouve placé dans une zone floue, à la frontière entre les notions juridiques de vie publique et vie privée, que les instances judiciaires elles-mêmes ne savent trop comment définir. En fait, chacun (entreprise, cabinet, praticien) se forge, en fonction de l'élasticité plus ou moins grande de sa conscience et de contraintes très objectives de temps et de coût, des normes qui ne tiennent pas grand compte du droit ou de l'intérêt du candidat. II faudrait cependant se demander:

- Quelles limites on doit assigner au pouvoir d'investigation de la personnalité intime;

- Dans quelle mesure le droit d'accès du candidat à toute information qui le concerne est respecté;

- Quelles sont ses possibilités de refuser de se soumettre à une technique  d'investigation qu'il récuse, ou de contester un diagnostic qu'il estime erroné.

Le recours fréquent à des techniques qui peuvent être utilisées en l'absence et à l'insu du candidat, à commencer par la graphologie, ne fait que renforcer cette nécessité. Nous ne développerons pas davantage ce point à nos yeux primordial, nous réservant de le traiter au fond dans la conclusion générale de cette enquête. Nous repartirons des textes juridiques généraux sur le respect de la vie privée et des recommandations de la Commission "Informatique et Liberté", de la rare jurisprudence et d'un examen systématique des codes de déontologie existants, avec la collaboration d'un juriste spécialisé en droit du travail.

Mais nous tenons à souligner immédiatement que tous les professionnels sérieux devraient s'attaquer sans retard à l'élaboration commune d'un code national de déontologie du recrutement. Le respect du candidat passe par cet impératif; la réputation, la qualité de l'image des entreprises, des cabinets de conseil et des praticiens de toutes disciplines auraient beaucoup à y gagner.

"Droit de réponse"

Au terme de cette première partie de l'enquête, nous tenons à souligner que, notre volonté étant d'informer objectivement, de permettre à chacun de se faire son opinion par soi-même, nous ne refusons pas, mais bien au contraire nous souhaitons la contradiction. Favoriser le débat sérieux dans un domaine qui n'est que trop souvent traité par la caricature constitue l'un de nos objectifs majeurs. Les spécialistes et praticiens qui ont bien voulu s'exprimer à travers les différents textes qui précèdent ont réalisé un travail parfois considérable pour mettre à la portée de tous une synthèse de leur savoir. S'ils ont pu contrôler totalement les propos qui portent leur signature, ils pourraient contester à juste titre certaines de nos positions et appréciations. Nous tenons à les assurer qu'ils disposent d'un "droit de réponse" absolu: leurs remarques et désaccords éventuels seront portés à la connaissance de tous les souscripteurs de cette enquête.

Les autres, praticiens ou utilisateurs qui souhaiteraient faire part de leurs réactions et de leurs points de vue, seront également bienvenus. Si nous ne pouvons-nous engager à les publier toujours intégralement, il sera en tout cas rendu compte honnêtement de leurs remarques et critiques.

Esquisse d'un bilan comparatif des analyses :

 Quelques remarques préliminaires s'imposent:

- Les analyses sont de nature et d'ambition très variables. Certaines ont une finalité manifestement professionnelle et se limitent aux aspects de la personnalité qui font habituellement l'objet d'investigation dans ce contexte.

D'autres au contraire sont des bilans complets et approfondis, qui vont beaucoup plus loin; quelques-unes ne sont que des esquisses.

- Le degré de corrélation entre les analyses dépend donc pour une part de l'objectif poursuivi, mais il est difficile (sauf dans quelques cas particuliers) de discerner par ailleurs ce qui relève de la technique utilisée, et ce qui relève de la qualité du praticien.Aussi avons-nous tenté de mesurer le degré de corrélation entre plusieurs analyses réalisées à partir d'une même technique en fonction seulement des domaines d'investigation communs à ces analyses, sans tenir compte du fait que certains praticiens ont par ailleurs approfondi des domaines spécifiques que d'autres n'avaient pas abordé. Pour ce qui concerne la comparaison entre les différentes techniques que nous allons maintenant aborder, il a été choisi de comparer entre elles l'analyse la plus poussée dont on disposait pour chaque technique. Entre les meilleurs analyses graphologique, morpho psychologique et astrologique, le degré de cohérence est bon, voire même très bon. On ne note aucune contradiction importante; les points essentiels de la personnalité sont vus de la même façon, même si l'on note quelques divergences qui portent essentiellement sur des nuances ou sur des interprétations plus que sur les données elles-mêmes. Par exemple, la graphologie voit le sujet moins impulsif, moins dynamique, plus régulier, acceptant moins les concessions, que la morphopsychologie ou l'astrologie. La graphologie et la morphopsychologie notent un fond d'agressivité, une anxiété liquidée dans l'action, une tendance à trop "tirer" sur des réserves d'énergie, que l'astrologie ne semble pas déceler ou juger assez caractéristiques pour les mentionner.On peut donc tout à fait considérer que graphologie, morphopsychologie et astrologie puissent être utilisées de façon complémentaire, pour permettre de confirmer ou d'infirmer un diagnostic; d'autant que chacune de ces méthodes, tout en se recoupant sur les points essentiels, ont chacune leur optique et leur mode d'interprétation spécifique.

Par contre, la numérologie et l'audio psycho phonologie n'apparaissent pas du même niveau de qualité que les autres méthodes et ne leur sont pas complémentaires. Elles n'explorent pas en profondeur tous les aspects de la personnalité, se limitent à quelques composantes, et encore de façon beaucoup plus superficielle et partielle. Il faudrait toutefois disposer d'autres analyses réalisées selon ces méthodes pour confirmer cette impression et savoir si la valeur de la méthode est en cause, ou la qualité des praticiens.

Contact

MARIELLA MADONNA
SOFT-CONSULTING

Astrologie & Communication

68 bd Carnot
06400 - CANNES
+33 (0) 4 97 06 71 28
mariella.madonna@wanadoo.fr

La meilleure des astrologues

Mariella Madonna est sans doute la meilleure ou une des meilleures astrologues en France. Vous vous posez la question de "que va être mon avenir" 2018 ou 2019? Alors demandez sans attendre un thème astral gratuit pour connaitre votre horoscope et avoir des prévisions astrologiques grâce à une astro voyance de renom. L'astrologie vous intéresse ? Alors n'hésitez plus et entrez en contact avec votre astrologue dès maintenant. Votre portrait astral gratuit dans les meilleurs délais.

Une réalisation de l’agence
Agence INGLOBO